Il couvrira 24% de la demande énergétique en 2040 : L’Algérie jouera longtemps la carte du gaz

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Entrée en exploitation effective du plus grand gisement gazier de Hassi R'mel : Sonatrach à pied d'œuvre

Le gaz continuera à jouer un rôle central dans la scène énergétique mondiale, offrant ainsi à l’Algérie l’opportunité d’occuper, à court et à moyen termes, un rôle stratégique en tant que producteur et fournisseur de cette énergie.

PAR NABIL M.

Cette importance du gaz naturel a été mise en avant par le PDG du groupe Sonatrach, Rachid Hachichi, à Tripoli, lors de la 2e édition du sommet libyen sur l’énergie et l’économie. Il a souligné le rôle que joue le gaz naturel dans la transformation énergétique, « d’autant qu’il constitue un pilier stratégique, en vue de réaliser les objectifs de la neutralité carbone », a-t-il rappelé.

Pour le patron du groupe Sonatrach, le gaz naturel, compte tenu de sa disponibilité et de son prix considéré comme abordable, outre le fait qu’il soit le plus propre parmi les autres carburants fossiles, « prendra en charge environ 24% de la demande mondiale à l’horizon 2040 et 36% à l’horizon 2050, dépassant ainsi le charbon pour devenir la 2e source d’énergie après le pétrole ». Dans cette perspective, l’Algérie est ainsi candidate pour devenir un maillon stratégique dans l’avenir, en approvisionnant l’Europe, non seulement par ses propres ressources, mais également en facilitant le transport de gaz entre l’Afrique et l’Europe, à travers le projet du gazoduc transsaharien Algérie-Nigeria, qui devra transporter le gaz du Nigeria via le Niger jusqu’en Algérie, puis vers l’Europe.

Un rôle clé pour l’Algérie

L’Algérie joue un rôle clé grâce à sa position stratégique en Afrique en tant que principal fournisseur de gaz de l’Europe via Sonatrach, qui exploite un réseau de pipelines de 23.000 km passant par la Tunisie, l’Italie, l’Espagne et les pays d’Europe de l’Est, ce qui offre à l’Algérie un avantage significatif.

Les derniers chiffres des exportations gazières de l’Algérie, durant l’exercice dernier, démontrent une croissance notable de 6% pour atteindre près de 52,4 milliards de m3 en 2023, contre plus de 49 milliards m3 en 2022. Une croissance des exportations portée essentiellement par les expéditions de GNL qui ont atteint un niveau record de 13,45 millions de tonnes l’année dernière, contre 11 millions de tonnes en 2022. L’Algérie a
ainsi gardé sa position de premier fournisseur de l’Espagne en gaz, en détrônant les
Etats-Unis et la Russie sur ce segment.

Par ailleurs, la consommation mondiale de gaz, faut-il le rappeler, n’a pas cessé d’enregistrer une hausse sensible, notamment en période d’hiver, tirée par l’Union européenne (UE), qui connaît durant plusieurs mois des pics de consommation de gaz. Outre la demande européenne, celle de la Chine ne cesse d’augmenter, en raison de la résurgence de la situation économique suite à l’assouplissement des mesures strictes de confinement liées à la pandémie, ce qui a conduit globalement à un rebond de la demande énergétique, dont le gaz.

«Un carburant privilégié», selon Hachichi

Dans son allocution au cours du sommet libyen, Hachichi a indiqué que le gaz naturel contribue de manière positive à la transformation énergétique escomptée, « car il est
considéré comme le carburant privilégié, en vue de satisfaire les besoins croissants en
énergie, en sus de sa contribution à la réduction de la pollution et à la limitation des émissions des gaz à effet de serre ».

Désormais, une partie essentielle des feuilles de route et des plans de plusieurs pays et compagnies activant dans le secteur du pétrole et du gaz, aspirent à atteindre la neutralité carbone. Une reconnaissance qui conforte, selon le PDG de Sonatrach, la position du gaz, « en tant que pilier stratégique dans ce qui est appelé les ambitions zéro émissions, tout en
contribuant, de manière résolue, à la transformation énergétique mondiale ».

Selon Hachichi, la caractéristique du gaz consiste à son torchage propre, par rapport
au pétrole et au charbon, ce qui lui confère « une pertinence confirmée et une place
essentielle, notamment en milieu urbain », a-t-il affirmé. Il est à rappeler dans ce contexte que le parlement européen a autorisé, en juillet 2022, la labellisation du gaz naturel comme énergie verte, ce qui a fait de cette ressource une énergie durable, impliquant ainsi, les pays de l’Union européenne à accéder à des fonds pour financer la filière gazière.

N. M.