Il doit comparaitre devant le Congrès : Après l’Algérie, Sanchez perd l’Espagne

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/Sanchez paye cher son revirement sur le Sahara Occidental. Après les mesures de rétorsion qu’il fait subir à son pays, il se retrouve pris en étau sur le plan interne et voit déjà son avenir politique compromis. Hier, le PP, principal parti d’opposition, a obtenu le soutien de la majorité pour faire comparaitre le Premier ministre devant le Congrès.

Le premier ministre espagnol, Pedro Sanchez, doit comparaître en session plénière devant le parlement pour s‘expliquer sur le revirement historique de sa position vis-à-vis du conflit du Sahara Occidental en exprimant son soutien au plan d’autonomie proposé par le Maroc alors que l’Espagne a toujours prôné la neutralité.  Selon l’agence de presse EFE, Sanchez, qui devra expliquer le nouveau cadre des relations avec le Maroc, se rendra à la chambre des représentants après que le Parti Populaire (parti conservateur, principale formation de l’opposition) a obtenu hier le soutien de la majorité pour sa demande de comparution. La demande a été enregistrée après la visite de Sanchez au Maroc le 7 avril, le jour même où l’ensemble du Congrès, à l’exception du PSOE, a rejeté le changement de la position du gouvernement espagnol à l’égard de la question du Sahara occidental, rappelle la même source. Toutefois, la date n’a pas encore été arrêtée. Elle sera déterminée en fonction de l’agenda du parlement et celui du chef de l’exécutif, selon le député socialiste, Hector Gomez. Et selon la députée du Parti populaire Cuca Gamarra, Sanchez doit tout expliquer au Congrès, car «il s’agit d’une politique d’État et pas d’une politique gouvernementale ou de celle du Premier ministre». Le Premier ministre, ajoute-t-elle, «doit rendre compte des questions dont il a discuté avec le roi du Maroc et des engagements qu’il a pris en échange de son soutien à sa proposition pour le Sahara qui a provoqué «une situation complexe» avec l’Algérie, ce qui a un impact direct sur l’approvisionnement en gaz de l’Espagne». Pour rappel, le ministre espagnol des Affaires étrangères, José Manuel Albares, avait été convoqué au Sénat le 22 mars dernier, afin de rendre compte du changement de position du gouvernement en faveur du plan d’autonomie marocain.

Le front interne se fissure

Mais, que le chef de l’exécutif Sanchez puisse être appelé à s’expliquer sur son action devant le Congrès, se veut un événement d’importance aux conséquences assez lourdes pour la cohésion de la coalition au pouvoir, avant son avenir politique. Depuis son revirement diplomatique, Sanchez  est en effet attaqué de toutes parts et en particulier par la gauche radicale de Podemos, alliée des socialistes au sein de cette coalition qui soutient le plan d’autodétermination du peuple sahraoui. Et que Pedro Sanchez n’a pas consulté, comme tous ses alliés d’ailleurs, d’où le soutien majoritaire de plus d’une dizaine de partis politiques qui lui ont exigé des explications. Ce qui renforce cette posture d’un PM esseulé, alors qu’il est déjà éclaboussé par l’affaire des écoutes téléphoniques par le logiciel Pegasus contre une dizaine d’indépendantistes catalans.  Quelle attitude va adopter Sanchez devant le congrès ? Il est clair, qu’en face des demandes d’explications qui lui sont exigées, Sanchez va développer un discours d’apaisement en soulignant notamment que l’Espagne continue de soutenir que la solution au conflit du Sahara Occidental doit être mutuellement acceptée et qu’elle doit s’inscrire dans le cadre des Nations Unies en tenant compte de ses résolutions”, Mais, rien n’y fait. Sanchez est pris en étau, et voit déjà son avenir politique compromis à la veille des élections en Andalousie comme le confirment les déclarations de son ministre des affaires étrangères, José Albares, qui redoute le retour de manivelle des suites de l’action diplomatique de son gouvernement.

A. R.