Le ministre de l’Intérieur libyen par intérim, Imad Trabelsi, a suscité une vive controverse mercredi en annonçant l’imposition prochaine du port du voile dans les établissements scolaires. Lors d’une conférence de presse, il a affirmé que cette obligation serait appliquée dès la quatrième année du primaire dans certaines écoles et pourrait s’étendre à tout le pays. Trabelsi a insisté sur «la nécessité de défendre les valeurs sociales libyennes», déclarant que «la liberté personnelle n’existe pas en Libye» et que ceux cherchant plus de liberté pourraient «partir en Europe».
Cette annonce s’inscrit dans le cadre de la création d’une police des mœurs, chargée de surveiller les comportements en public, de «veiller au respect des normes sociales», et de lutter contre les «influences étrangères» dans la mode et les réseaux sociaux. La mission de cette entité comprend la fermeture des cafés servant de la chicha et des salons de coiffure jugés non conformes aux normes sociales et religieuses.
Les réactions ont été immédiates. La Commission nationale des droits de l’homme en Libye (NCHRL) a dénoncé une atteinte aux libertés fondamentales, accusant le ministre d’outrepasser ses prérogatives et de violer les accords internationaux signés par la Libye. Pour l’organisation, ces mesures risquent d’instaurer un «terrorisme sécuritaire» sous couvert de préservation des «valeurs», restreignant les droits individuels et menaçant de faire reculer le pays sur la voie des libertés et des droits humains.