Le 4 août 2021, la scène culturelle algérienne perdait un de ses géants. Saïd Hilmi, figure emblématique du théâtre et du cinéma, nous quittait à l’âge de 82 ans. Sa carrière fut marquée par une passion inextinguible pour l’art.
Par Delloula Morsli
Sa carrière artistique a débuté dès son plus jeune âge par sa participation à de nombreuses émissions radiophoniques destinées aux enfants. Par la suite, il s’est distingué en animant des programmes dédiés au théâtre, notamment « Akardèche », diffusé sur les ondes de la Chaîne 2 de la radio algérienne.
Saïd Hilmi a également marqué de son empreinte plusieurs œuvres cinématographiques majeures, telles que « Ali au pays des mirages » en 1979, réalisé par Ahmed Rachedi, et « Douar de femmes » en 2005, de Mohamed Chouikh, où il a brillé aux côtés de grands artistes comme Sid-Ali Kouiret, Fatiha Berber et Nouria entre autres, dans le film « A prendre ou à laisser ».
Explorant l’univers exigeant du one man show, il a présenté « Guettaâ Ouarmi », une satire des défauts de sa communauté où il a donné vie avec son talent unique à une galerie de personnages divers, utilisant humour et dérision pour refléter la réalité sociale. En 2007, dans le cadre d’ »Alger, capitale de la culture arabe », Saïd Hilmi a brillé sur scène dans « Hassen Terro », partageant la scène avec des figures comme Mustapha Ayad, Zahir Bouzerar, ainsi que les regrettés Ammar Maarouf, Fatiha Berber et Yacine Zaidi.
Actif au sein de l’association Adwaa, il a été nommé président d’honneur de ce collectif dédié au développement du cinéma algérien et à la préservation de son héritage cinématographique.
Son engagement envers le théâtre national a été honoré par le théâtre national Mahieddine-Bachtarzi à travers « le concours du meilleur comédien », un événement annuel qui célèbre sa mémoire en récompensant les trois meilleures performances théâtrales de l’année. Saïd Hilmi, à la fois esprit facétieux et humble artiste, appartenait à la génération légendaire des Bachtarzi, Keltoum, Sid-Ali Kouiret, Rouiched, Fatiha Berber, Amar Laskri, qui ont indélébilement marqué l’histoire du théâtre et du cinéma en Algérie.