Impact du changement climatique sur la sécurité alimentaire : Dr Ouaret mobilise les ressources de la Nasa au profit des scientifiques algériens

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Par M. Mansour

Alors que le changement climatique pèse lourdement sur l’agriculture et la sécurité alimentaire dans plusieurs régions du monde, l’analyse des données satellitaires et des projections climatiques devient impérative. Dans cette course contre la montre, Dr Walid Ouaret, éminent scientifique algérien résidant aux Etats-Unis, se démarque, grâce à sa persévérance qui lui a permis d’obtenir un financement de la Nasa pour faire profiter les universitaires algériens des outils nécessaires pour anticiper et atténuer les effets dévastateurs du climat.

Pour répondre à cette nécessité urgente, le centre de recherche en économie appliquée pour le développement (Cread) organise, du 24 au 27 juin, le 2e atelier hybride intitulé « Engaging with Open Science for Agriculture Using NASA Climate Data ». Cet événement, rendu possible grâce à l’implication de Dr Ouaret, vise à offrir aux chercheurs et étudiants une occasion unique de se familiariser avec des outils de pointe pour les études climatiques et agricoles, en utilisant les données de la Nasa accessibles au public.

 

Programme de formation de haut niveau

Ce programme de formation financé par la Nasa a été lancé grâce à une collaboration entre Dr Ouaret de l’université du Maryland et Dr Arthur Endsley de l’université du Montana, en partenariat avec le Cread en Algérie. Les cycles de formation proposés visent à doter les participants de compétences en science des données. Pendant quatre jours, les participants auront accès à des sessions interactives animées par des experts renommés. Ils seront également initiés au programme Science-Core de la Nasa, axé sur l’utilisation des données publiques de l’agence spatiale pour la recherche sur le climat et l’agriculture. De plus, les participants auront l’occasion d’assister à des conférences présentées par Dr Sid-Ahmed Boukebara et Dr Steven Crawford, scientifiques émérites de la Nasa. Ils recevront par ailleurs une formation dispensée par des chercheurs éminents tels que Dr Arthur Endsley, Dr Ouaret, Dr Ghiles Kaci de l’université de Boumerdès, ainsi que Dounia Bourtache, étudiante en master en informatique à l’université de Boumerdès.

 

Accès inclusif et adapté

Sollicité pour nous détailler les objectifs de son initiative, Dr Ouaret a mis en avant l’importance de réunir des chercheurs et des étudiants issus de différentes universités algériennes, notamment celles de Skikda, Relizane, Bouira, Alger (USTHB), ainsi que des centres de recherche de Constantine, Oran et Alger. L’objectif, explique-t-il, est de les former au traitement des images satellitaires et des données climatiques, afin de les habiliter à anticiper les effets du changement climatique. En développant cette capacité prédictive, notamment en ce qui concerne les phénomènes extrêmes, à l’image des incendies de forêt et des épisodes de sécheresse, ainsi que leurs impacts sur la production agricole, ces universitaires pourraient jouer un rôle déterminant dans la sécurité alimentaire du pays, et ce, en exploitant les vastes ensembles de données de la Nasa accessibles au public.

 

Parcours exemplaire

L’initiative de Dr Ouaret revêt donc une importance capitale, d’autant plus qu’il se classe actuellement parmi les scientifiques les plus éminents dans son domaine. Fort d’une carrière académique remarquable, il incarne pleinement l’engagement indispensable pour affronter les défis climatiques. Diplômé d’un M.Sc. en « Climate Land Use and Ecosystem Services » d’Agro Paris Tech, ainsi que d’un MA en « Sustainable Agriculture », de l’institut agronomique méditerranéen de Chania, en Grèce, il a enrichi son expertise en explorant divers aspects de l’agriculture durable. Spécialiste en télédétection agricole, il a également dirigé des projets innovants en Algérie, notamment dans la cartographie des serres agricoles à l’aide de techniques avancées. Par la suite, il s’est envolé aux États-Unis où il poursuit actuellement ses recherches à l’université du Maryland, en collaboration avec la Nasa.

M.M.