Par Brahim Aziez
« Nous réintroduirons dans le projet de loi de Finances 2026 une disposition pour exonérer de droits de Douanes, entre autres, les importations de bus de moins de 5 ans ». C’est ce qu’a déclaré, jeudi au Conseil de la nation, le ministre des Transports qui répondait à une question du sénateur Mohamed Rebbah, sur la situation du parc national de transport de voyageurs, et les perspectives de son renouvellement.
Said Sayoud qui évoquera les mesures prises par son département pour accélérer le rajeunissement du parc national de transport de voyageurs, privé fut-il ou public, regrettera que la mesure qui a émané des transporteurs n’ait pas été retenue dans la précédente loi de Finances. Une exonération qui serait logique, selon lui, dans la mesure où le transport des marchandises en bénéficie.
Le renouvellement du parc national d’autobus et d’autocars servant le transport des voyageurs est vieillissant. Le constat a été dressé par le ministre des Transports qui avait instruit, au lendemain de son installation à la tête du département ministériel, un recensement du parc de transport des voyageurs, privé et public. Il s’est, ainsi, avéré que celui-ci est constitué de 80 603 autobus et autocars, dont près de 50% a plus de 20 ans d’âge, déplore le ministre.
Pis encore, la situation du parc de transport urbain et interurbain de voyageurs serait encore plus déplorable que celui destiné aux longs trajets (inter-wilayas).
Et malgré l’émergence d’une industrie nationale à travers l’Ediv de Rouiba, relevant des industries militaires, mais qui n’arrive pas encore à répondre à l’ensemble de la demande, le recours aux importations de bus neufs ou moins de 5 ans devra permettre, aux yeux du ministre des Transports, de renouveler partiellement le parc roulant, en attendant l’arrivée de nouveaux intervenants privés dans la fabrication locale de transports urbains et interurbains de voyageurs, « dont Daewoo à Chlef et Higer à Sétif». Mais pour l’heure, « la priorité est donnée aux entreprises publiques de transport de voyageurs qui verront leurs parcs renforcés, au cours de l’année 2025, par 108 nouveaux bus de fabrication locale, et ce dans trois grandes wilayas », indiquera-t-il.
Plus explicite, Said Sayoud précisera qu’à la lecture du recensement effectué par son département qui fait état de 30 200 bus qui seraient dans un état de vétusté avancé, et suite aux recommandations de la commission mixte (transport, finances, industrie et opérateurs nationaux) installée sous la houlette de son département ministériel, le programme arrêté selon un calendrier qui s’étale sur 5 ans consiste à doter les wilayas du grand sud en priorité, alors que les entreprises de transport public nécessitent 1 790 bus, dont 108 seront livrés cette année aux 3 wilayas sus-citées (Oran, Annaba et Constantine), auxquels devront être injectés 2.761 bus supplémentaires pour mettre à niveau le transport dans les nouvelles wilayas, ainsi que 25 946 bus pour les transporteurs urbains privés.
C’est dire que les besoins sont bien réels, quand bien même certains grands opérateurs dans le transport de voyageurs parviennent à renouveler leurs parcs à travers les bureaux de liaisons de certains constructeurs implantés en Algérie, à l’image de Higer et Yutong. Les prix restent, cependant assez élevés, limitant le nombre de bus neufs importés chaque année