In Salah et In Amenas cibles d’un vaste projet de développement et d’exploration : Sonatrach, ENI et Equinor, un partenariat en pleine énergie

0
4866
Sonatrach, Eni et Equinor s’allient pour relancer les activités d’exploration à In Salah et In Amenas

PAR ABDELLAH B.

Parmi les plus grands gisements gaziers en Algérie, In Salah et In Amenas sont visés par de nouveaux programmes d’exploration pour renforcer la production, qui est actuellement de près de 12 milliards m3 et 12 millions de tonnes de condensat et de GPL pour atteindre la capacité optimale de production des deux sites réunis, qui est de 18 milliards m3 par an en gaz sec, dans les années à venir.

Dans ce sens, le groupe public Sonatrach et ses deux partenaires étrangers, l’italien ENI qui a acquis en 2022 les actifs de British Petroleum dans les deux sites, et le Norvégien Equinor, ont signé jeudi un protocole d’accord visant le renforcement de l’activité de l’exploration dans les deux gisements. « Sonatrach a signé avec ses deux partenaires ENI et Equinor un protocole d’accord, traduisant la volonté des parties à consolider leur partenariat et étendre leur coopération par la réalisation d’un programme de travaux pour la relance des activités d’exploration, d’appréciation et de développement du potentiel des régions d’In Salah et d’In Amenas, en synergie avec les installations existantes », lit-on dans le communiqué de Sonatrach rendu public jeudi. L’accord en question a pour objet de « définir le cadre de coopération entre les parties dans la perspective de conclure des contrats d’hydrocarbures sur les zones d’intérêt identifiées à In Salah et In Amenas, sous l’égide de la loi 19- 13, régissant les activités hydrocarbures », ajoute la même source.

Reprise des explorations

En effet, le recours à l’exploration dans les périmètres des deux complexes gaziers parmi les plus importants du pays s’explique par l’orientation de la compagnie nationale de sa stratégie vers le renouvellement des ressources du pays et de répondre à une demande interne et externe en croissance rythmée. Cette décision vient donc en soutien aux programmes de développement des deux gisements lancés en 2022. Un programme qui commence déjà à donner ses fruits, notamment dans la région d’In Salah où Sonatrach procède au forage de deux nouveaux puits, dont la mise en service est prévue durant le deuxième semestre de l’année en cours, avec une capacité de production dépassant les 2 millions de m3/jour, et ce, en collaboration avec ses deux partenaires. Avec ses 7 champs gaziers, le gisement gazier d’In Salah d’une capacité de production de 9 milliards m3 par an, actuellement, est à près de 60% de ses capacités, soit un volume de 5,5 milliards m3. Comme le gaz produit à In Salah est destiné à l’exportation sur le marché européen, le groupe public Sonatrach et ses partenaires se sont lancés dans un programme à long terme visant à adapter la production aux normes environnementales. Dans ce domaine, un programme qui s’étale jusqu’en 2030 a été lancé l’année dernière avec le groupe italien ENI sur le site en question et vise à la réduction et au captage du gaz à effet de serre.

Pour ce qui est du gisement d’In Amenas – avec une teneur importante en condensat, 4e plus grand projet gazier dans le pays, avec une production de 10 millions m3 par jour actuellement – il est l’objet d’un programme de développement qui devrait porter sa production à près de 9 milliards m3 par an dans les années à venir, soit la capacité optimale de la production du complexe gazier d’In Amenas. Le programme de développement de ce gisement concerne le forage et le raccordement d’une centaine de puits à ce complexe gazier et le renforcement de l’activité d’exploration pour maintenir le niveau de production à des niveaux plus élevés.

Sonatrach et ses partenaires se sont lancés dans un projet d’amélioration de la production de ces deux gisements à moyens et long termes pour répondre aux besoins du marché énergétique européen en gaz naturel, qui figure aujourd’hui au centre d’intérêt de la politique énergétique européenne. Ce qui s’explique d’ailleurs par l’intérêt qu’accordent le groupe italien et le norvégien Equinor à l’investissement dans non seulement l’amélioration de la production dans ces deux gisements gaziers parmi les plus importants du pays, mais aussi leurs engagements avec Sonatrach dans la production de gaz « propre », à travers le lancement de plusieurs programmes de décarbonation.

A. B.