Le développement de l’industrie agroalimentaire est au cœur de la sécurité alimentaire du pays, ce qui a poussé les pouvoirs publics à encourager la réalisation de grands complexes industriels pour produire localement des produits alimentaire de première nécessité.
PAR NABIL M.
Cette politique a permis à l’industrie alimentaire du pays de lancer deux grands complexes agroalimentaires, basés essentiellement sur la valorisation des produits agricoles et le développement d’une agriculture intensive. Il s’agit du projet du complexe Tafadis spécialisé dans le raffinage de sucre et celui de Kotama, spécialisé dans la trituration des graines oléagineuses. Ces deux projets sont le fruit des actions menées par les pouvoirs publics pour «renforcer le développement de cette filière prioritaire stratégique (agroalimentaire), à travers la mutualisation des efforts entre le secteur de l’industrie et celui de l’agriculture», avait indiqué récemment le ministre de l’Industrie et de la Production pharmaceutique, Ali Aoun.
Le premier responsable du secteur a souligné il y a deux jours, lors de son déplacement dans la wilaya de Boumerdès, que «l’Etat accorde une importance majeure pour ce genre de projets, qui garantissent une indépendance alimentaire au citoyen», soulignant par la même occasion que des efforts seront fournis par ses services et par les responsables de ces usines afin d’assurer «la disponibilité de ces produits sur le marché national et pouvoir ainsi réduire la facture d’importation du pays de ces produits de large consommation qui est très coûteuse».
Le complexe Koutama Agrifood de Jijel
Le complexe de trituration des graines oléagineuses Koutama Agrifood, situé à Bazoul, dans la commune de Taher (wilaya de Jijel), dont la mise en service est prévue pour la fin du premier semestre 2024, a été transférée au holding public Madar en 2021, après sa nationalisation en vertu d’une décision de justice. Cette usine est l’un des plus importants projets auxquels les autorités supérieures du pays accordent un intérêt majeur en vue d’approvisionner le marché national en huile de table.
Spécialisé dans l’extraction des huiles végétales brutes du soja, ce complexe se compose d’une usine de trituration des graines oléagineuses, d’une unité de stockage de matière première (soja) et une autre de stockage du produit fini et de commercialisation des huiles. L’entrée en activité du complexe permettra de couvrir 20% des besoins du marché national en huile de table et entre 70 et 80% en matière d’aliments de bétail, avant de passer dans une seconde phase à l’exportation.
Le complexe assurera dans une première phase la trituration de 5000 tonnes de graines oléagineuses et la production de 1000 tonnes d’huiles brutes et 4000 tonnes d’aliments de bétail quotidiennement, ce qui devra générer 500 postes de travail permanent et 1500 autres postes non permanents.
Le complexe de raffinage de sucre Tafadis
Pour l’usine sucrière Tafadis, spécialisée dans le raffinage, la production et la commercialisation de sucre, située à Larbaâtache (wilaya de Boumerdès), elle a été relancée après son acquisition par le Holding public Madar. Sa réalisation s’inscrit dans le cadre des efforts consentis par l’Etat pour consacrer l’autosuffisance en sucre, avec la perspective de passer à l’exportation du surplus de production.
La capacité de production prévisionnelle de cette raffinerie est de 2000 tonnes/jour de différents types de sucre, avec, à la clé, la création de 1200 emplois, dont 550 emplois directs et 650 autres indirects. Concernant l’approvisionnement de l’usine en matière première, le Holding Madar a réalisé des essais concluants dans le Sud du pays, grâce à la culture de la betterave sucrière, qui en plus de constituer la matière première pour le sucre, servira à la production de fourrages pour bétail et certains types d’alcools.
En janvier dernier, la société Tafadis a signé un mémorandum d’entente avec l’entreprise américaine Reasol, visant à développer conjointement un projet intégré d’industrie sucrière, dans un objectif de développer conjointement un projet intégré allant de la culture à grande échelle de la betterave sucrière jusqu’à sa transformation industrielle, afin de produire un sucre blanc 100% algérien répondant aux meilleurs standards internationaux. A travers ce partenariat stratégique, Tafadis ambitionne de conquérir de nouveaux marchés à l’export et pénétrer notamment le marché américain.
N.M.
