Industrie pharmaceutique : Le ministre dévoile sa nouvelle stratégie

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Industrie pharmaceutique : L'émergence du secteur privé national

Par Brahim Aziez

 

La nouvelle stratégie du secteur de l’Industrie pharmaceutique était présentée, lundi, par le ministre en charge du secteur, devant la commission spécialisée de l’Assemblée populaire nationale. Une stratégie qui entend supprimer les restrictions administratives, encourager la fabrication locale de médicaments essentiels, tels que les médicaments anticancéreux et l’insuline, et à soutenir les projets d’exportation, en mettant l’accent sur le développement du système de recherche en collaboration avec les universités et les start-up.

Ouacim Kouidri indiquera que son département a commencé à mettre à jour le cadre organisationnel pour faciliter l’enregistrement des produits et la localisation des investissements directs étrangers, en plus de rationaliser les dépenses en localisant la production d’intrants et de matières premières, tout en renforçant la coordination interministérielle avec divers secteurs ministériels pour activer les mécanismes de couverture du marché en médicaments essentiels.

Le ministre rappellera aux membres de la Commission de la santé, des affaires sociales, du travail et de la formation professionnelle de l’APN que le taux de couverture des besoins nationaux en médicaments a atteint 79%.

Poursuivant sa présentation, le ministre de l’Industrie pharmaceutique qui a abordé les grandes lignes de la nouvelle stratégie du secteur, soulignera que celle-ci vise, principalement, à assurer les médicaments au niveau local et à développer l’exportation, cela se traduit par l’octroi d’autorisations définitives de 5 ans aux établissements pharmaceutiques remplissant les conditions requises, au lieu des autorisations provisoires annuelles, la révision des conditions d’agrément et de tarification des établissements et des produits concernés conformément aux exigences de fabrication, ainsi que la modification des modalités d’enregistrement et d’homologation des produits et dispositifs médicaux.

L’on apprendra qu’il s’agit, également, de l’octroi d’une période transitoire pour la réalisation d’études de bioéquivalence de certains types de médicaments, ainsi que l’orientation de l’investissement vers la fabrication des dispositifs médicaux, actuellement importés à hauteur de 98%.

 

4120 médicaments sont fabriqués localement

Pour ce qui est des médicaments fabriqués localement et destinés aux officines de pharmacie, leur nombre s’élève, selon Ouassim Kouidri à 4120 types, sur un total de 5462 médicaments enregistrés, et la part de marché en termes de produits locaux attribués aux hôpitaux, dont la pharmacie centrale est le principal fournisseur, représente 24,69%, soit 262 médicaments fabriqués localement sur un total de 1061 médicaments enregistrés dans la nomenclature nationale des produits pharmaceutiques.

Encourager l’investissement passe, aux yeux du ministre de l’industrie pharmaceutique, par six mesures essentielles. Celles-ci consistent en l’amélioration de la performance de l’Agence nationale des produits pharmaceutiques (ANPP), l’encouragement de la fabrication des médicaments anticancéreux, de l’insuline et des vaccins, le renforcement de l’intégration industrielle, l’attraction de l’investissement étranger direct, le soutien à la recherche et au développement, ainsi que la coopération intersectorielle.

 

Focus sur l’insuline, les anticancéreux et les produits essentiels

Les médicaments anticancéreux n’ont pas été en reste. Et la nouvelle stratégie qui aspire à plus de disponibilité à travers la production locale se traduit par le  lancement de 14 projets d’investissement, dont certains sont entrés en exploitation en 2025. Le ministre citera l’exemple du groupe Saidal dont il a été directeur général, et qui a entamé la domiciliation de la production de 15 médicaments essentiels anticancéreux, opération qui entre dans le cadre du plan de transition vers la fabrication intégrale d’ici deux ans.

Quant à l’insuline, 4 unités de production ont débuté, depuis l’année dernière, la commercialisation de leurs premiers lots avec une capacité couvrant le double des besoins nationaux.

Pour ce qui est des produits essentiels importés, le ministre a souligné que la domiciliation de leur fabrication figure parmi les priorités du secteur pour la prochaine période. L’occasion de mettre en avant les efforts en cours pour accroître la valeur des exportations des produits pharmaceutiques à travers l’adaptation du cadre juridique et l’organisation de la participation aux expositions continentales et régionales.