Industrie pharmaceutique : Saidal lancera bientôt son insuline innovante

0
188
L’Algérie produira de l’insuline à partir du mois de Mars

Par S. Ould Ali

 

Le marché des médicaments va prochainement enregistrer l’arrivée de l’insuline innovante Glargine, a confirmé hier Imene Belabbas, Directrice centrale de la pharmaco-économie au ministère de l’Industrie pharmaceutique, sur les ondes de la Radio nationale. On ne sait pas pourquoi le médicament n’a pas été commercialisé avant le mois de Ramadhan comme attendu, mais la responsable a assuré que sa mise en vente est «imminente».

Ce produit, fabriqué par Saidal en collaboration avec un partenaire étranger, est une insuline à action lente (24h) qui permet de réduire le nombre d’injections quotidiennes pour les patients diabétiques. Imene Belabbas a également précisé que dans sa stratégie de renforcement des capacités de production locale, l’offre devrait même être augmentée par l’apport de fabricants privés et publics. Aucune échéance ne semble être fixée, mais l’Algérie est engagée dans une politique de réduction des factures d’importation et le secteur du médicament n’échappe pas à cette nécessité. D’ailleurs, l’invitée de la chaîne 3 a confirmé que certaines insulines «stratégiques et coûteuses» ne sont déjà plus importées. «On a réduit drastiquement l’importation», a-t-elle ajouté en rappelant que l’année passée, l’Algérie n’avait pas importé quelques insulines et d’autres médicaments sous tension : «On vise même l’exportation. Celle-ci a été envisagée dès l’année dernière, on a pu exporter avec un opérateur privé de l’insuline vers l’Arabie Saoudite (…) Cette année, même des opérateurs privés ont des programmes prévisionnels d’exportation», a-t-elle notamment dit.

L’autosuffisance dans l’industrie pharmaceutique voulue par l’Algérie se heurte cependant à la problématique des intrants, produits seulement par la Chine et l’Inde. «Le seul remède est d’encourager la fabrication locale et penser surtout à localiser la matière première. La plupart des tensions sont dues à la problématique des matières premières et des fluctuations dans leurs prix à l’international», a-t-elle assuré en expliquant qu’au lendemain de la pandémie de Covid-19, l’Algérie, comme d’autres pays, a pris l’initiative d’assurer la fabrication de la matière première localement», a-t-elle encore dit en annonçant que «cependant des projets ont déjà été lancés, notamment concernant les antibiotique, les insulines, les médicaments oncologiques».

Sur les raisons des tensions sur certains médicaments, Imene Belabbas affirme qu’elles sont mondiales et essentiellement dues à des «retards de livraison, les fluctuations des prix ou des considérations de non-conformité avec la règlementation internationale».

Mais, a-t-elle ajouté, il existe des produits alternatifs à la plupart des médicaments, et une plateforme dédiée aux signalements a été mise en place à destination de tous les acteurs. Cette plateforme permettra «le suivi de la disponibilité des médicaments chez les fabricants, les importateurs et les distributeurs». Et donc «d’anticiper les ruptures, améliorer la disponibilité et orienter l’investissement sur les produits qui présentent des faiblesses dans l’industrie pharmaceutique».