Par S. Ould Ali
Avec le chiffre «record» de 95 millions de dollars de revenus nets à l’exportation réalisés au mois d’avril 2025, le complexe sidérurgique Tosyali Algérie franchit une nouvelle étape dans sa dynamique de croissance.
Ce résultat s’explique, selon un communiqué de presse rendu public hier, en grande partie par la montée en cadence du nouveau complexe d’aciers plats, récemment mis en service. Grâce à cette infrastructure, les produits exportés (ronds à béton, fil machine, tubes spirale ainsi que brames et autres aciers plats) ont trouvé preneurs dans plusieurs pays européens, où la demande reste importante. Et selon Alp Topcuoglu, membre du Conseil d’administration et porte-parole de Tosyali Algérie, l’entreprise est en mesure de doubler ses chiffres à l’export dans un avenir proche si l’Union européenne ne met pas en place de nouveaux quotas.
Pourtant, malgré ces performances à l’international, Tosyali relève une absence de mécanismes de protection en Algérie pour les produits fabriqués localement, notamment dans le secteur des aciers plats. Et ce alors que l’économie algérienne «prend un nouveau tournant avec la ré-industrialisation, notamment via la valorisation des richesses minières», souligne encore Topcuoglu qui appelle les autorités algériennes à appliquer la règle de réciprocité face aux barrières douanières européennes et aux taxes américaines sur l’acier importé (jusqu’à 30%). «L’absence de protection pénalise lourdement les producteurs nationaux. Nous appelons les pouvoirs publics à instaurer des mesures de soutien claires pour renforcer la souveraineté industrielle», a-t-il plaidé.
Evoquant les mesures de surtaxe américaines, Tosyali estime qu’elles affectent les exportations mais ne visant pas l’Algérie spécifiquement, elles créent un cadre concurrentiel équilibré : «Tous les grands exportateurs sont désormais soumis aux mêmes conditions. Cela met nos produits sur un pied d’égalité, sans discrimination».
Tosyali Algérie rappelle, enfin, avoir lancé un projet stratégique à Béchar visant à enrichir jusqu’à 4 millions de tonnes de minerai de fer par an. Une initiative qui s’inscrit pleinement dans la volonté de bâtir une souveraineté minière et sidérurgique nationale.
Autre étape majeure évoquée dans le communiqué, les aciers plats destinés à l’automobile et à l’électroménager qui seront produits dès juillet 2026, les lignes de production étant en cours d’installation.
Installée à Bethioua, à quelques encablures à l’Est d’Oran, Tosyali Algérie affiche une capacité de production de 6 millions de tonnes par an et vise 8 millions d’ici 2026, en associant les aciers longs et les aciers plats.
Selon ses prévisions, le complexe devrait employer 8.000 personnes à titre permanent et plus de 15.000 en emplois indirects à l’horizon 2027. Et dans deux années, l’entreprise prévoit de disposer de 21 unités industrielles, avec les deux DRI (Direct Réduce Iron) -les plus importantes en Afrique et dans le bassin méditerranéen- pouvant fonctionner au gaz et à l’hydrogène
