Les relations économiques entre l’Algérie et la Russie se dirigent vers un renforcement, notamment en ce qui concerne le secteur de l’industrie lourde.
Par Nabil M.
L’attractivité de plusieurs secteurs dans le domaine industriel et les opportunités qu’offre le nouveau code d’investissement ont ouvert la voie aux grandes entreprises russes pour venir investir en Algérie. Une rencontre aura lieu prochainement en Algérie entre des hommes d’affaires russes et leurs homologues algériens pour chercher les opportunités d’investissement dans plusieurs domaines industriels, a révélé le ministre de l’industrie et de la production pharmaceutique, Ali Aoun, depuis la Russie, en marge de la participation de l’Algérie au forum économique international de Saint-Pétersbourg.
Lors d’une séance de travail algéro-russe, organisée en marge du forum, la délégation algérienne conduite par le ministre de l’industrie, en compagnie du président du conseil du renouveau économique algérien (Crea), Kamel Moula, et d’hommes d’affaires algériens, a mis en exergue les incitations qu’offre l’Algérie aux investisseurs nationaux et étrangers pour la concrétisation de leurs projets dans toutes les filières industrielles.
La rencontre a été aussi l’occasion pour faire le point sur l’ensemble des accords conclus entre les deux pays après la visite de Abdelmadjid Tebboune, l’année dernière en Russie, et à renforcer le partenariat et la coopération entre l’Algérie et la Russie. Cette séance de travail bilatérale a donné lieu à la présentation de plusieurs exposés, mettant en avant la place du secteur industriel dans la structure de l’économie nationale.
L’Algérie, une porte d’entrée à l’Afrique pour la Russie
La coopération économique avec l’Algérie est également une opportunité pour les entreprises russes d’accéder à d’autres marchés, notamment en Afrique et même en Europe, à la faveur de la position stratégique de l’Algérie. Ce point a été relevé par le président du Crea, qui a déclaré à l’agence russe TASS que «l’Algérie peut aider la Russie à accéder à de nouveaux marchés mondiaux».
Moula a indiqué que l’Algérie est stratégiquement positionnée comme une porte d’entrée vers l’Afrique et l’Europe, ce qui pourrait faciliter l’expansion de la Russie dans ces régions, soulignant que bien que les échanges commerciaux entre l’Algérie et la Russie aient augmenté de 2% en 2023, ce chiffre reste modeste. Toutefois, avec le renforcement des relations algéro-russes, «les échanges commerciaux pourront atteindre 10%», selon le président du Crea.
Évoquant sa rencontre avec Alexey Repek, président de Business Russia, Moula a souligné que l’Algérie est particulièrement intéressée par une coopération avec les entreprises russes dans les secteurs de l’alimentation, de la pharmacie et de la fabrication.
Signature d’un accord entre le Crea et Roscongress
Au cours de ce même événement, un important accord a été signé entre le Crea et la fondation Roscongress, marquant une étape cruciale dans le renforcement des relations économiques entre les deux pays, notamment pour la coopération industrielle.
Ce partenariat ouvrira de nouvelles perspectives pour le développement économique, tout en renforçant les échanges et les partenariats stratégiques, rapprochant ainsi les entreprises des deux pays.
Il est à noter que la coopération économique algéro-russe a été marquée récemment par l’organisation de plusieurs rencontres à Béjaïa, Constantine, Oran et Sétif, en coordination avec le Crea, pour permettre aux opérateurs russes d’explorer les possibilités d’investissement et d’affaires, notamment dans le domaine industriel.
Les relations algéro-russes connaissent ces dernières années une densité, une dynamique et un haut degré de concertation, notamment après la signature en 2001 d’une déclaration de partenariat stratégique entre l’Algérie et la Russie, qui a permis un renforcement dans leur relation et une concertation permanente entre les dirigeants des deux pays, en sus des visites de plusieurs dirigeants politiques et de délégations parlementaires et économiques.
N.M.