Infrastructures internet et startups : L’expertise algérienne au service de l’Afrique

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Par M. Mansour

Trois événements phares dans le domaine du digital, à savoir le Digital African Summit, l’ICT Maghreb et le salon des télécoms Alvitic, ont été fusionnés pour donner naissance, cette année, à ce qui est désormais le plus grand événement du digital en Afrique. Cette fusion a pour objectif de propulser l’Algérie au rang de hub numérique du continent, tout en stimulant l’innovation, la collaboration et le développement technologique à travers l’Afrique. Les ministres de la poste et des télécommunications, Karim Bibi Triki ; des startups et de l’économie de la connaissance, Yacine El-Mahdi Oualid, ont participé à cet événement qui se déroule du 23 au 25 avril au palais de la culture Moufdi-Zakaria à Alger. Lors de leur prise de parole, ils ont souligné l’importance de cette fusion dans le cadre de la stratégie nationale visant à dynamiser le secteur digital en Algérie et à renforcer sa position sur la scène technologique africaine.

Sous le parrainage du ministre de la poste et des télécommunications, du ministre des startups et de l’économie de la connaissance, de la ministre de la numérisation et des statistiques, ainsi que de la ministre de la culture, cet événement a pris une dimension majeure. La participation de plusieurs représentants de pays africains et non africains, dont la Tunisie, la Libye, la Mauritanie, le Tchad, le Sénégal, la Côte d’Ivoire, le Niger, le Nigeria et la France, a ajouté à son prestige. L’attrait de cette manifestation a conduit une centaine de délégués venant de divers pays africains, ainsi qu’une centaine d’entreprises et de startups, tous aspirant à un écosystème résiliant et favorisant la coopération sud-sud, à effectuer le déplacement pour prendre part à cet événement.

80% des Algériens ont accès à internet

Intervenant à cette occasion, Bibi Triki et El-Mahdi Oualid ont pris part à un panel consacré à la coopération africaine dans le domaine du développement du numérique et des startups. S’exprimant à cette tribune, le ministre de la poste et des télécoms a évoqué les avancées notables réalisées par l’Algérie en matière de taux de pénétration d’Internet depuis le dernier Digital African Summit, il y a deux ans, en relevant d’importants défis infrastructurels. Parmi les objectifs atteints figure celui de connecter les deux tiers des foyers algériens à l’Internet fixe, ce qui représente, selon lui, six millions de foyers. « Les efforts consentis par l’Etat dans le cadre de la réalisation des engagements du président de la République ont donc permis de connecter à l’internet 80% de la population », a-t-il fait savoir.

Et de poursuivre en affirmant que « les progrès réalisés par l’Algérie dans ce domaine sont indéniables ». La modernisation des services postaux et la digitalisation d’autres secteurs avancent à pas de géant, a-t-il noté, avant de préciser qu’en 2020, seulement 50.000 foyers étaient connectés via la fibre optique, alors qu’aujourd’hui, ce chiffre dépasse largement 1,2 million de foyers connectés. Toujours concernant les infrastructures, il a révélé que l’Algérie disposait d’une bande passante de 10 téraoctets, représentant 15% de la bande passante desservant l’Afrique.

Après avoir exposé les progrès accomplis au cours des deux dernières années, M. Bibi Triki a réaffirmé l’engagement de l’Algérie à mobiliser l’expertise de ses techniciens au service des pays du continent, dans le but de connecter les foyers qui ne le sont pas encore et d’améliorer la connexion de ceux qui le sont déjà.

Un mécanisme de financement panafricain

De son côté, El-Mahdi Oualid a souligné l’importance de cet événement qui réunit les principaux acteurs et décideurs du domaine du digital et des startups en Afrique. Le ministre a abordé l’une des problématiques majeures rencontrées par les startups en Afrique, à savoir l’accès au financement. A ce sujet, il a fait part de l’existence d’un projet actuellement piloté par l’Algérie visant à créer un mécanisme de financement panafricain. Néanmoins, il a soulevé la question épineuse de la fuite des cerveaux, mettant en lumière le paradoxe de faciliter l’accès au financement, alors que les compétences les plus talentueuses s’expatrient vers des horizons plus favorables.

Pour remédier à cette situation, il a mis l’accent sur l’impératif de construire un écosystème africain durable, capable d’encourager les jeunes entrepreneurs à considérer le marché digital africain comme une opportunité de croissance et d’expansion. Cela nécessite, à son sens, des efforts soutenus tant sur le plan bilatéral que multilatéral afin de stimuler ces entrepreneurs à réussir.

Le concernant, le président du conseil d’administration de l’union postale universelle, Isaac Gnamba Yao, a mis en lumière, lors de son intervention dans le cadre de ce panel, les lacunes importantes en matière d’infrastructure à l’échelle continentale, et ce, malgré les efforts déployés par les gouvernements africains. A son sens, un écosystème durable découle essentiellement d’une infrastructure robuste et de compétences capables de répondre aux besoins de la population africaine. A cet effet, il a souligné qu’un pays est qualifié d’émergent lorsque chaque citoyen, quelle que soit sa situation géographique ou sociale, a accès aux services essentiels, insistant sur le fait que les populations des zones les plus reculées continuent de réclamer l’attention des autorités, lors de l’élaboration des politiques publiques.

M.M.