Innovation et connexion à l’économie : L’université de Blida donne l’exemple

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PAR DJILALI B.

Une équipe de l’université de Blida Saâd-Dahlab a réussi à mettre au point une technique de production d’un engrais naturel. Le projet a d’ailleurs été agréé par le ministère de l’agriculture. Réalisé en collaboration avec le centre d’études chimiques appliquées du Québec (Canada), ce projet est le fruit de quatre années de recherche sur le développement d’engrais naturels, selon le directeur du projet, le professeur Ali Aouabed, cité hier par l’APS.

Après le succès de cette expérience, confirmée par les essais, la première en Algérie, le ministère de l’agriculture a donné son agrément, qui ouvre la voie au lancement de la production industrielle de ces engrais. Le recteur de l’université Blida 1, Pr Mohamed Bezzina, a annoncé, de son côté, la mise sur pied d’une filiale de l’université dénommée « Mycorrhizae », avec le lancement de la production et de la commercialisation du produit, en vue d’une contribution à une agriculture durable en Algérie.

C’est-à-dire que l’université mettra en pratique « sa recette » pour produire ces engrais et les commercialiser. En 2019, l’université de Blida 1 a lancé un projet de recherche pour la production d’engrais organiques écologiques à partir de champignons naturels localisés dans les racines des plantes, dans le but d’améliorer la qualité et le volume des productions agricoles et contribuer, ainsi, à la sécurité alimentaire en développant des engrais naturels, à l’opposé des produit chimiques exploités actuellement, a rapporté la même source.

Pr Aouabed s’appuie dans son intervention sur les résultats enregistrés avec ces engrais lors des recherches et qui sont, selon lui, « très encourageants en termes de rendement agricole, particulièrement en saison de sécheresse ou dans les zones désertiques ». Ils ont été obtenus après des essais grandeur nature avec la distribution de 500 kg de ces engrais bio à un échantillon d’agriculteurs, avec le concours de la chambre de l’agriculture de wilaya. Les agriculteurs les ont expérimentés sur des cultures d’agrumes, de légumineuses et même des céréales.

Les résultats ont été satisfaisants. Le constat a été fait par les agriculteurs qui ont utilisé ces engrais alternatifs à base de champignons, qui ont relevé une croissance rapide de leurs cultures, « notamment dans les champs de pomme de terre, où ils ont constaté une croissance plus rapide des cultures comparativement aux champs fertilisés avec des engrais chimiques », est-il noté.

Toutefois, la volonté de l’université de lancer cette filiale de production d’engrais biologiques ne peut connaître son essor en s’appuyant essentiellement sur les ressources de l’université, limitées et destinées principalement aux projets de recherche. Raison pour
laquelle l’université de Blida 1 se tourne vers les opérateurs économiques et des industriels pour trouver les accompagnements financiers nécessaires « pour développer ce projet et étendre la commercialisation de ce produit à une plus grande échelle, à travers la mise sur pied de deux usines pour la production d’une moyenne de 50 t/jour d’engrais », selon les
projections des promoteurs du projet.

« L’objectif, est-il indiqué, étant la couverture des besoins du marché local en la matière, et partant mettre un terme à son importation ».

D. B.