Insuline : Aoun dénonce les lobbys de l’importation

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L’Algérie produira 1500 kg de cristaux d’insuline

Par M. Mansour

Le ministre de l’industrie et de la production pharmaceutique, Ali Aoun, a exprimé sa satisfaction quant aux avancées réalisées dans le secteur de la production locale d’insuline. Cependant, il a mis en garde contre les manœuvres sournoises entreprises par certains laboratoires étrangers pour dénigrer l’insuline fabriquée localement. Selon lui, le succès de la production nationale suscite des inquiétudes parmi des firmes étrangères ayant, longtemps, dominé le marché algérien.

Lors de son intervention hier, en marge du 17e congrès du syndicat national des pharmaciens d’officine (Snapo), M. Aoun a mis en avant le succès de l’Algérie dans la prévention des pénuries d’insuline pendant le mois de ramadan, grâce à la production locale de ce médicament. « Nous avons, de tout temps, été confrontés à des pénuries d’insuline pendant le mois de ramadan. Cependant, cette année, grâce à la production locale, aucune pénurie ni perturbation n’ont été enregistrées », a-t-il dit, avant de mettre en garde contre des « campagnes mensongères agressives visant à remettre en cause la qualité des médicaments produits localement ».

Dans le même ordre d’idées, M. Aoun a également souligné le fait que ces campagnes sournoises ont pu être stoppées grâce à la coopération de toutes les parties impliquées. Et de poursuivre en interpellant les producteurs algériens contre une nouvelle campagne visant à discréditer la qualité de l’insuline produite localement, affirmant que ses instigateurs tentent de maintenir le pays dépendant de l’importation. « Les auteurs de cette campagne ont pour objectif de maintenir l’Algérie sous le joug de l’importation », a-t-il déclaré.

Quels enjeux ?

Lors de son intervention, le premier responsable du secteur a pointé du doigt les raisons possibles derrière les actions menées par ces laboratoires, mettant notamment en avant le bon rapport qualité-prix de l’insuline algérienne et le potentiel non négligeable de la production nationale qui devra, à terme, répondre à la demande intérieure, voire même d’exporter.

Cette question lancinante avait d’ailleurs été soulevée par le ministre, qui avait mis en garde contre des pressions potentielles dont les producteurs algériens pourraient faire l’objet par des lobbys d’importation. Le but, avait-il expliqué, est d’entraver les efforts de production locale.

Ces mises en garde avaient été formulées à l’occasion de l’inauguration, en février de l’année dernière, d’une unité de production d’insuline 100% algérienne. Ce jour-là, M. Aoun avait soulevé les appréhensions des entreprises française et danoise à l’égard de la production locale d’insuline, d’autant plus qu’ils partageaient un marché annuel de quelque 400 millions d’euros.

Rupture avec la dépendance aux importations

Cette situation de dépendance a fini par susciter la réaction des pouvoirs publics. La politique menée actuellement a donc pour objectif de rompre avec cette dépendance en œuvrant à garantir un approvisionnement constant en médicaments sur le marché national. Les progrès dans la production locale d’insuline ont, d’ailleurs, permis de réduire considérablement la facture d’importation. Ces mesures ont donc permis de la réduire à 68 millions d’euros en 2023, soit environ 21% de moins que celle de 2022. Des résultats satisfaisants qui devaient permettre de réaliser des économies plus importantes, après l’entrée en service de l’unité de production à Boufarik. Il est prévu que celle-ci permettra de réduire la facture d’importation pour atteindre  44 millions d’euros par an et faire des économies de l’ordre de 17 millions d’euros par an pour la caisse nationale des assurances sociales (Cnas).

M.M.