Interconnexion électrique : Sonatrach et Sonelgaz signent avec l’italien Eni

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Interconnexion électrique entre l'Algérie et l'Italie

Par Abdellah B.

L’Algérie confirme ses ambitions de se transformer en véritable hub énergétique dans la région en travaillant sur la réalisation de nouvelles interconnexions avec l’Europe pour le transport de différents types d’énergie. Après le marché gazier européen, c’est celui de l’électricité qui est dans le viseur de la compagnie publique Sonelgaz qui, avec Sonatrach, vient de signer un mémorandum d’entente avec l’italien Eni pour donner un coup de pouce au projet d’interconnexion électrique reliant l’Algérie au vieux continent.

 

Deux ans après l’annonce de ce projet, lors de la visite de Meloni en Algérie, qualifié de stratégique par les deux parties, les groupes énergétiques des deux pays passent à l’action en vue de la concrétisation de ce projet sur le terrain. «Les deux compagnies publiques Sonatrach et Sonelgaz ont conclu hier avec l’italien Eni un mémorandum portant sur la conduite des études de faisabilité de la réalisation du câble maritime reliant le réseau algérien d’électricité à celui de l’Italie», affirme Sonatrach dans un communiqué rendu public hier.

 

En fait, le projet en question revêt un caractère «stratégique» à la fois pour l’Algérie et l’UE. Pour l’Algérie, cette nouvelle interconnexion lui permettra de renforcer davantage sa position de fournisseur majeur de l’UE en énergie. Après Sonatrach, le tour est pour Sonelgaz d’étendre son portefeuille clients pour atteindre de nouveaux marchés sur le vieux continent en commençant par l’Italie. «Ce projet hautement stratégique constituera une première et permettra de créer un hub énergétique reliant l’Algérie à l’Europe», indique la même source. Sonelgaz compte mettre sur le marché italien plus de 2000 MW d’électricité «verte» et «conventionnelle» dans les années à venir. L’Algérie dispose d’une énorme capacité de production d’électricité qui devrait atteindre 26.000 MW avec un pic de consommation qui avoisine les 20.000 MW d’électricité produite à partir du gaz. Le projet arrive donc à un moment aussi important pour l’Italie et l’UE qui cherchent à sécuriser leurs approvisionnements en énergie et qui trouvent en l’Algérie un gage de garantie. «La conclusion de ce MoU confirme les ambitions de l’Algérie de renforcer sa position de fournisseur majeur de l’Europe en matière d’énergie en incluant l’électricité», explique la compagnie publique.

 

Outre l’interconnexion électrique, l’Algérie et les pays de l’union européenne travaillent également sur la mise en place du corridor SoutH2 pour le transport de l’hydrogène vers le vieux continent. Une réunion est prévue à Rome le mois de septembre prochain entre les acteurs impliqués dans ce projet, allemands, italiens, autrichiens et algériens et qui sera sanctionnée par la signature d’un accord d’entente sur le lancement des études de faisabilité de ce futur projet stratégique.

 

Deux projets «stratégiques» qui placeront l’Algérie sur le podium des fournisseurs de l’union européenne en énergie future, en plus des hydrocarbures. En fait, le pays compte renforcer davantage sa position de fournisseur du marché européen en investissant dans les énergies nouvelles et renouvelables avec une capacité de production de 15 GW en électricité solaire et 40 TWh en hydrogène vert destiné essentiellement à l’exportation. Pour être à la hauteur de ses ambitions, l’Algérie a mis le paquet dans le développement de ses nouvelles filières et attire de plus en plus d’investisseurs étrangers dans ce nouveau domaine des énergies futures. Italiens, allemands, français, suédois et d’autres pays européens ont déjà affiché leur intérêt pour l’investissement en Algérie.