Interdiction d’importation de produits sidérurgiques : Coup de pression pour booster la production locale

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Sider El Hadjar

Abdellah B.

 

L’Algérie a réalisé «un grand saut qualitatif» en matière d’industrie sidérurgique. Et pour maintenir cette dynamique à travers l’encouragement de la production locale, le département du commerce annonce l’élargissement de la liste des produits interdits à l’importation à 16 produits sidérurgiques destinés à la vente en l’état.

 

Dans une missive adressée à l’Association des banques et établissements financiers (ABEF), le ministère du Commerce instruit cette dernière de ne pas attribuer la domiciliation bancaire aux importateurs de 16 produits sidérurgiques, et ce, depuis le 1er du mois courant. Cette restriction sur les importations de produits sidérurgiques s’explique par la disponibilité de ce type de produits sur le marché local qui connaît une autosuffisance en la matière.

 

Les produits figurant sur la liste des produits interdits à l’importation se trouvent aujourd’hui au cœur de la stratégie de développement des acteurs économiques activant sur le marché algérien, à l’instar des produits laminés plats en fer et en acier non alliés, profilés en fer ou en acier non alliés, fils de machines palplanche tubes et tuyaux et profilés creux, fenêtre pylône, charpentes toitures, constructions préfabriquées et d’autres qui sont aujourd’hui fabriqués dans les usines d’El Hadjar, Tosyali, AQS, la société Alphapipe et d’autres.

 

Cette mesure à un double objectif, le premier est en relation avec l’encouragement de la production locale, et le deuxième est lié à la réduction de la facture des importations du pays pour les produits sidérurgiques. Une démarche donc qui s’inscrit au cœur de la nouvelle politique adoptée par les pouvoirs publics pour soutenir l’excédent de la balance commerciale du pays qui ne cesse d’enregistrer des résultats aussi importants.

 

Dans ce sillage, les acteurs économiques activant dans ce secteur stratégique seront dans l’obligation de fournir plus d’efforts pour à la fois répondre à une demande locale croissante pour les prochaines années tout en dirigeant l’excédent de production sur le marché international. Le défrichement du terrain pour la consommation made in Algeria arrive à un moment crucial dans l’histoire de l’industrie sidérurgique nationale, où les grands acteurs se sont lancés dans la mise en place de projets d’extension de leurs activités pour certains, comme c’est le cas de Toyali qui avait annoncé, à la fin du mois dernier, le lancement de sa nouvelle usine de DRI et Oran et qui a été précédé par le lancement des travaux de réalisation de son unité de traitement de minerai de fer à Béchar, et pour le groupe Hadjar qui se fixe de nouveaux objectifs en matière de production et d’exportation depuis la mise en application du programme de redressement du groupe. Le complexe s’emploie, dans le cadre de l’effort d’efficience économique, à suivre la dynamique économique nationale en incluant de nouveaux produits sidérurgiques à valeur ajoutée, tels que les rails de chemin de fer, les structures industrielles et autres produits sidérurgiques.

 

Par ailleurs, les perspectives de développement de ce secteur restent très encourageantes, notamment avec le lancement du pays dans l’exploitation gisement de fer de Gara Djebilet et la grande zone industrielle de Béchar et Naâma destiné à fournir aux acteurs locaux la matière première essentielle pour la filière sidérurgique avec un volume annuel de 10 millions de tonnes de concentré de minerai de fer à partir de 2027 et qui doit doubler en 2040 pour atteindre plus de 20 millions de tonnes.