Invalides de l’armée : Un nouveau décret pour régulariser certaines situations

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bilan opérationnel de l’ANP en 2024

Par Brahim Aziez

 

 

Un décret présidentiel (25-68), publié sur le «Journal officiel» n°8 du 4 février 2025 est venu modifier et compléter le décret 87-21 du 20 janvier 1987 portant sur l’aptitude médicale au service au sein de l’Armée nationale populaire (ANP). Il s’agit plus particulièrement des articles 18 et 19 du décret sus-cité. C’est du moins ce qu’annonce l’article 1er du nouveau décret qui reprend l’article 18 dans sa première partie (les décisions prises par les commissions de réforme doivent déterminer le taux d’invalidité imputable au service. L’imputabilité de l’invalidité au service correspond à la relation de causalité avec le service, conformément aux dispositions des articles 72 et 73 de l’ordonnance n° 76-106 du 9 décembre 1976, modifiée et complétée, sus-visée), mais précise que «ces décisions doivent indiquer également si les maladies ou les blessures ont été contractées par les personnels militaires et civils assimilés concernés lors d’opérations, d’exercices, de manœuvres ou d’entraînement, d’un attentat survenu dans l’exercice ou à l’occasion de l’exercice de leurs fonctions».

Pour ce qui est de l’article 19, celui-ci change complètement. A l’origine, l’article 19 stipulait «toute décision se rapportant à l’aptitude ou à l’inaptitude, à la réforme ou le maintien, à l’imputabilité ainsi qu’au taux d’invalidité imputable au service, tels que précisés par le présent décret, peut faire l’objet d’un recours auprès d’une Commission de recours et de consultation (CRC)». Désormais, il précise que «peuvent faire l’objet d’un recours auprès des commissions de recours et de consultation, toutes les décisions prises par les commissions de réforme se rapportant à l’aptitude ou à l’inaptitude, à la réforme ou au maintien, à l’imputabilité ou à la non-imputabilité au service, aux circonstances, à l’origine des maladies ou des blessures contractées lors d’opérations, d’exercices, de manœuvres ou d’entraînement, d’un attentat survenu dans l’exercice ou à l’occasion de l’exercice des fonctions, ainsi qu’au taux d’invalidité imputable au service».

L’article 2 du présent décret souligne que «les commissions de réforme sont chargées, à titre transitoire, de réexaminer, le cas échéant, les décisions de réforme prises, à compter de la date du 18 avril 2021 et jusqu’à la date de publication du présent décret au ‘‘Journal officiel’’».

Il convient de rappeler que le mouvement de protestation des invalides de l’armée est né après la décennie noire, s’amplifiant au fil des années pour voir des groupes sortir dans les rues pour revendiquer des droits par rapport à leur indemnisation. Depuis quelques années, le haut commandement de l’ANP a pris les choses en main, et de nombreuses rencontres ont eu lieu pour trouver les moyens de prise en charge de leurs préoccupations médicales et sociales, et à la régularisation des dossiers de toutes les catégories des personnels militaires, y compris les contractuels, dont le service au sein des rangs de l’ANP a été interrompu pour une invalidité non imputable au service, ainsi que celles des blessés et des invalides. En somme, il était question de trouver des solutions aux différents cas non inclus dans la nomenclature des maladies professionnelles imputables au service, le ministère de la Défense nationale s’étant toujours montré rassurant avec les concernés quant au «traitement juste et équitable de tous les dossiers», affirmant à de nombreuses occasions que «ses services et bureaux compétents demeurent prêts à recevoir les dossiers conformément à la réglementation en vigueur».