Investissement : Faïd annonce de nouvelles mesures

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Faïd réaffirme le caractère social de l'État : Près de 40% du budget consacrés au développement humain

PAR R. AKLI

Un groupe de travail intersectoriel sera installé dès aujourd’hui pour dresser un bilan complet des actifs immobiliers non exploités relevant des entreprises publiques économiques (EPE), a annoncé hier le ministre des finances Laziz Faid, précisant que
cette démarche vise à « renforcer le portefeuille immobilier économique destiné à l’investissement ».

Intervenant lors d’une journée d’étude à l’Alger sur le thème du financement et de l’accompagnement bancaire des projets d’investissement, le ministre des finances, repris par l’APS, a indiqué qu’une fois ce bilan réalisé, le portefeuille immobilier en question sera proposé par l’Agence algérienne de promotion de l’investissement (AAPI) via la plateforme numérique de l’investisseur.

A travers cette démarche, les pouvoirs publics œuvrent pour favoriser au mieux l’investissement productif, en veillant à atténuer les contraintes liés à l’accès au foncier, une préoccupation souvent évoquées ces dernières années par les porteurs de projets, notamment dans le secteur industriel.

Dans cet ordre d’idées, Laaziz Faid n’a pas manqué de mettre en avant « les avantages et nouveautés » charriées par le projet de loi fixant les conditions et les modalités d’octroi du foncier économique relevant des domaines privés de l’Etat et destinés à la réalisation de
projets d’investissement, tout en évoquant également les incitations fiscales prévues par la loi sur l’investissement, dont notamment l’exonération de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) à l’importation ou à l’acquisition de biens et services entrant directement dans
la réalisation de ces projets.

Les pouvoirs publics, a-t-il résumé en ce sens, ont mis en place toute une série de réformes importantes devant contribuer à améliorer le climat des affaires en Algérie, à commencer par l’amendement de la loi relative à l’investissement, l’adoption de la nouvelle loi monétaire et bancaire, la numérisation des services pour faciliter les opérations de financement de projets et la diversification de ces financements aussi bien à travers la finance islamique que via les banques classiques.

10.000 milliards de dinars de crédits

A cet effet, le premier argentier du pays a souligné que sur un volume total de plus de 10.000 milliards de dinars de crédits et leasing accordés par les banques au financement de l’économie, une part de 70% a été octroyée pour financer l’investissement.

Bien qu’ayant retrouvé une courbe de croissance positive depuis l’année dernière, l’apport des banques au financement de l’économie nationale demeure néanmoins relativement en deçà des besoins, estime la banque d’Algérie (BA), dans un communiqué publié mercredi
dernier à l’issue de sa réunion trimestrielle avec les banques et établissements financiers de la place.

« L’analyse des tendances conjoncturelles sur la période 2022 à fin mars 2023, montre une croissance des crédits qui reste insuffisante au regard des capacités de financement de la place bancaire », relève ainsi « la banque des banques », en faisant référence à la faiblesse
du rythme de croissance des crédits à l’économie corrélativement à l’amélioration très significative du nouveau global de liquidité bancaire.

Dans sa dernière note de conjoncture portant sur les 9 premiers mois de 2022, la BA indiquait en ce sens que la liquidité globale des banques à fin septembre dernier s’élevait à plus de 1809 milliards de dinars contre 1331,9 milliards de dinars à fin décembre
2021, soit une hausse de plus de 477 milliards de dinars, tandis que l’encours des crédits accordés à l’économie n’a progressé quant à lui que de 4,17% durant la même période.

A cet égard, le ministre des finances a appelé hier à la mise en place de mécanismes s’appuyant sur des études de faisabilité et des études en amont pour définir l’efficacité du financement bancaire et évaluer les opportunités d’investissement disponibles en vue de faire le point sur l’ensemble des facteurs financiers, économiques et commerciaux liés aux projets.

Le ministre, qui a annoncé par ailleurs l’installation « dans quelques jours » du conseil national de la fiscalité, n’a pas manqué en définitive de mettre en avant les réformes et progrès réalisés ces deux dernières années en termes d’amélioration de l’environnement des affaires en Algérie.

2318 projets enregistrés par l’AAPI en 7 mois

Des améliorations qui se traduisent d’ailleurs par la croissance constante du nombre de projets d’investissement inscrits ces derniers mois auprès de l’agence algérienne de promotion de l’investissement (AAPI), soit 2318 projets d’une valeur global de plus de 7
milliards de dollars, rien que sur la période allant du 1er novembre 2022 au 25 mai dernier, selon le directeur général de cette agence, Omar Rekkache.

Ce dernier a précisé que sur le nombre total de projets enregistrés ces sept derniers mois, 49 sont des projets d’investissement étrangers, dont 16 directs et 33 sous forme de partenariat.

A rappeler que sur la période allant du 1er novembre 2022 au 30 avril dernier, le nombre
total de projets déclarés par cette agence avait marqué un bond de 121% en à peine six mois.

L’autofinancement dans le cadre de ces projets atteint plus de 52%, « ce qui nous permet de prétendre à une plus grande participation des banques au financement de l’investissement, notamment avec l’entrée en vigueur imminente de la loi relative aux procédures d’octroi du foncier », a insisté le DG de l’AAPI, cité par l’APS, ajoutant que
cette loi devra permettre « d’accélérer l’investissement », ce qui appelle à « une plus grande adhésion des banques à l’opération, chose que nous avons ressenti auprès des responsables » du secteur bancaire, a-t-il assuré. Et de plaider en définitive en faveur
d’une « réduction des coûts de crédits », c’est-à-dire des taux d’intérêt bancaire pour les rendre plus attractifs à l’investissement.

Financements bancaires aux PME: Hausse des garanties de crédits en 2022 

La caisse de garantie des crédits d’investissement aux PME (CGCI PME) a accordé en 2022 des garanties, hors secteur agricole, pour plus de 31 milliards de dinars de crédits, contre 20 milliards DA en 2021, a indiqué hier le directeur général de cette institution, Samir
Medjkane, cité par l’APS.

Au titre de l’exercice écoulé, « la caisse a garanti 505 opérations de crédits d’une valeur globale qui dépasse les 31 milliards de dinars, soit une augmentation de 57% en valeur
des crédits par rapport à l’exercice précédent », a précisé le même responsable, expliquant cette progression par l’accroissement des crédits sollicités par les entreprises opérant notamment dans l’industrie, le BTPH et le transport, ainsi que par l’action commerciale
de la CGCI et ses efforts pour écourter les délais de traitement des dossiers.

Spécialisée dans l’octroi de garanties financières au secteur bancaire pour lui permettre de couvrir une grande part de ses risques sur le financement des PME en cas de non-remboursement, la CGCI contribue ainsi à conforter les banques dans la prise de risque.

A cet égard, Samir Medjkane a indiqué que le montant des indemnisations consenties à la suite de sinistres liés aux crédits a atteint 1,6 milliard DA au cours de l’année écoulée, précisant néanmoins que ce montant couvre également une partie des incidents de paiements enregistrés sur des exercices précédents.

Et de relever en ce sens que durant « ces dernières années, surtout avec les répercussions de la crise sanitaire liée à la Covid-19, le taux de sinistralité sur les crédits a augmenté
de 5 à 9% ».

R. A.