Irak : Moqtada Sadr vainqueur des législatives

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/La commission électorale en Irak a annoncé hier les résultats définitifs des législatives anticipées du 10 octobre, confirmant la victoire du courant du leader chiite Moqtada Sadr qui devient le premier bloc au Parlement avec 73 sièges.

L’Alliance de la conquête, vitrine politique des anciens paramilitaires pro-Iran du Hachd al-Chaabi, remporte elle 17 sièges sur 329 au Parlement. En conférence de presse, les membres de la commission électorale ont lu le nom des 329 députés et le nombre de voix obtenus par chacun. Le courant sadriste, est ainsi passé de 54 à 73 sièges (sur 329) devenant ainsi le premier bloc au sein du nouveau Parlement. Et c’est à coup de tweets que Moqtada Sadr entame les tractations pour s’allier à d’autres forces, même s’il faut pour cela s’en aliéner d’autres, notamment les groupes pro-Iran.  Pour preuve: il n’hésite pas à réclamer ouvertement la dissolution des « milices ». Ou à appeler à la raison les partisans des anciens paramilitaires du Hachd al-Chaabi, qui manifestent à Bagdad et maintiennent la pression, excédés d’avoir vu fondre l’assise parlementaire de leur formation à l’issue des élections. « Ce que vous faites actuellement vous fera perdre votre passé et accentuera le rejet du peuple à votre égard », avait-il récemment lancé.

« Occuper la rue »

Moqtada Sadr sait qu’il peut compter sur l’appui d’une très large frange de la communauté chiite, la plus importante en Irak. « Il est capable d’occuper la rue et personne ne peut le concurrencer sur ce terrain », juge Hamdi Malik du centre de réflexion Washington Institute. Dans son mouvement, « tout tourne autour de lui ». Quitte à se contredire et changer opportunément d’allégeance. Lors du vaste mouvement de contestation populaire né en octobre 2019,  Moqtada Sadr a d’abord envoyé des milliers de partisans dans les rues soutenir les manifestants qui réclamaient le renouvellement de la classe politique jugée corrompue. Avant d’appeler ces mêmes partisans à lever le camp… puis de les inviter à « relancer la révolution ». « Il tente de se placer au centre du système politique tout en prenant ses distances avec lui », souligne Ben Robin-D’Cruz, spécialiste des mouvements chiites à l’université danoise d’Aarhus. « Sa place de dignitaire religieux lui permet de donner l’illusion qu’il transcende la politique. »

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