PAR SADEK HOUARI
Un jeune Malien de 22 ans a été assassiné dans une moquée dans Le Gard, en France par un Français. Ce dernier, toujours en fuite, a filmé Aboubacar en train d’agoniser avant de proférer des phrases qui ne laissent aucun doute sur son mobile : l’islamophobie.
Les communautés religieuses, principalement musulmane, sont désormais en danger en France. Plus que de créer un climat de détresse, les derniers actes commis contre des musulmans conséquemment aux appels de politiques notoirement ségrégationnistes ont fait réagir de nombreuses personnalités, de gauche notamment, dont Jean-Luc Mélenchon, qui ont appelé à un rassemblement pour hier soir à Paris contre l’islamophobie. L’appel a été relayé par d’autres figures de LFI comme Éric Coquerel, ainsi que la patronne des Verts, Marine Tondelier. Une marche blanche était également organisée en tout début d’après-midi d’hier à Grand-Combe en hommage à la victime de 22 ans.
Cet assassinat d’un prieur, d’origine malienne dans une mosquée du Gard vendredi par un Français d’origine bosniaque a donné lieu à des déclarations et réactions, suffisamment intéressantes pour mettre en cause le discours de cette extrême droite, sans âme, aux soubassements racistes, mais aussi les failles du dispositif sécuritaire mis en place par les services de Retailleau, pris à partie par les habitants du Gard. Ce crime, intervenu après l’assassinat brutal la semaine dernière d’une jeune fille de 15 ans dans un lycée à Nantes, poignardée 57 fois par un adolescent de 16 ans qui a dit agir pour «une révolte biologique», témoigne de l’évolution de la société française vers la violence, à travers un discours politique encourageant l’exclusion, bien entendu dans une sphère dominée par les médias rachetés par les magnas de l’industrie en France, principalement de droite, foncièrement hostiles à tout ce qui vient du sud, notamment d’Algérie.
D’ailleurs, hier, le nom du ministre de l’Intérieur était sur toutes les lèvres lors d’un rassemblement «contre l’islamophobie» place de la République à Paris. «Ça, c’est la faute à Retailleau», lance une manifestante, avant que sa voisine ne renchérisse : «Oui, tout est à cause de lui».
Plus que d’être mécontentes, les autorités françaises, par-delà les questionnements idéologiques et les calculs politiciens, sont appelées à prendre en charge la sécurité des citoyens. Dans ce cas, le président Macron s’est contenté dans un message publié hier sur X, d’adresser un message de «soutien de la nation» aux proches de l’homme assassiné, réaffirmant que «la liberté de culte est intangible» et que «le racisme et la haine en raison de la religion n’auront jamais leur place en France».
Il y a 72 heures, Benoit Payan, maire de Marseille, a menacé les élus qui tiendront à l’avenir certains propos racistes dans l’hémicycle. «Croyez-moi, je vous ferai condamner, vous ne vous amuserez pas ici», dira-t-il fermement après des propos qu’il a jugés inacceptables à l’encontre des musulmans. «Il y aura désormais un examen minutieux des propos tenus. Un avocat fera appel au procureur de la République en cas de paroles répréhensibles», tonnera-t-il.