Par Delloula Morsli
Ismaïl Samsom était un peintre spontané qui jetait les bases de ses œuvres sans esquisse préalable. Il partait d’un point abstrait pour arriver à une représentation figurative, guidé par son intuition infaillible.
Né à Belouizdad (ex-Belcourt) en 1938, Ismaïl Samsom nous laisse une œuvre intimement liée à son histoire personnelle et à l’évolution du pays. Marqué par un drame qui le cloue à un fauteuil roulant en 1957, il trouve dans la peinture une forme d’expression et de résilience. Issu d’un milieu artistique, Samsom montre très tôt un talent pour le dessin. Après une brève carrière d’instituteur, il entreprend de nombreux voyages qui le mènent en Tunisie, en Europe, aux Antilles et en Amérique latine. Ces expériences enrichissent sa vision du monde et nourrissent son imaginaire créatif.
De retour en Algérie au début des années 1960, Samsom se consacre entièrement à la peinture. Ses premières œuvres, marquées par des couleurs sombres et violentes, témoignent d’une profonde introspection. Il exprime à travers ses toiles les tourments intérieurs liés à son handicap et au quotidien algérien de l’époque. L’artiste trouve dans La Casbah d’Alger une source d’inspiration inépuisable. Il peint les ruelles sinueuses, les visages, les scènes de la vie quotidienne avec tendresse et authenticité. Ses tableaux sont autant de témoignages d’un attachement profond à sa terre natale.
Le style de Samsom est caractérisé par une grande liberté d’expression et une maîtrise technique impressionnante. Il utilise souvent le couteau pour travailler la matière et crée des compositions riches en couleurs et en contrastes. Ses œuvres sont à la fois traditionnelles, par leur attachement aux thèmes universels de la vie, de la mort et de l’amour, et modernes, par leur approche personnelle et leur refus de l’académisme.
En 1981, Ismaïl Samsom s’installe en Suisse. Ce changement de décor a une influence sur son travail. Cependant, il reste attaché à ses racines et continue de peindre des scènes de la vie algérienne, empreintes de nostalgie.
Ismaïl Samsom est décédé en 1988, laissant derrière lui une œuvre riche. Ses tableaux sont aujourd’hui conservés dans de nombreuses collections publiques et privées. Il est considéré comme l’un des plus grands peintres algériens de sa génération.