Par Djilali B.
En se donnant le droit de violer le cessez-le-feu et de poursuivre les bombardements de Ghaza, du sud Liban et de la Syrie, le gouvernement israélien montre bien qu’il n’est pas disposé à la paix. L’exécutif extrémiste d’Israël poursuit son opération génocidaire et destructrice des édifices encore debout à Ghaza malgré la désapprobation internationale et la fronde interne notamment celle des pilotes de l’armée, des réservistes et les intervenants dans la santé et ONG qui ne tolèrent plus les réactions aux allures d’expéditions punitives.
Bien entendu, sa pérennité politique lui assure à la fois la réalisation des objectifs des extrémistes qui sont ses principaux soutiens dans le gouvernement et de se soustraire temporairement à la justice qui le poursuit dans des affaires de corruption, lui et sa femme. Mais plus que cela. Sans adversité, l’Etat d’Israël serait devenu un pays comme les autres pays de la région. Raison pour laquelle, la destruction totale de Ghaza, la poursuite des opérations au sud Liban et l’ouverture d’un nouveau champ de cibles en Syrie participent de cette stratégie de tension permanente qui lui permet de survivre.
Faisant fi des manifestations de la population et des familles des otages, des appels des pilotes et des réservistes pour une paix et la récupération des otages dont le deal avec le Hamas tient toujours, Netanyahu prend l’autre sens de l’histoire, non pas dans l’intérêt d’Israël comme l’ont relevé nombre d’observateurs et des hommes politiques israéliens, mais pour sauver sa tête et sa coalition gouvernementale qui lui sert de parapluie face aux dossiers contre lui ouverts par la justice. Cela passe, bien entendu, par l’entretien de la tension dans toute la région.
C’est dans ce sens, entre autres, qu’a été adoptée une décision pour élargir l’offensive contre Ghaza. L’objectif est selon Netanyahu, la neutralisation du Hamas. Il s’agit donc pour Netanyahou de pacifier Ghaza, la détruire entièrement plus exactement, pour l’occuper.
Il y a bien entendu le respect des formes dans ce cas, puisque la mise en œuvre de ce plan n’interviendra qu’après la visite du président Trump au Moyen- Orient, quand bien même l’attitude de Netanyahu entrave, gêne et travaille dans le sens de différer les objectifs stratégiques de ses missions dans la région, notamment les négociations avec l’Iran au sujet du nucléaire.
Cette décision, après des semaines d’efforts hésitants pour parvenir à un accord de cessez-le-feu avec le Hamas, souligne la menace qu’une guerre qui exerce une pression internationale sur Israël dans un contexte de soutien public en baisse dans le pays pourrait se poursuivre sans fin en vue. Des discussions entamées dans la «clandestinité» entre les USA et l’Iran. Ce qui n’arrange pas Israël de Netanyahu qui veut passer à l’action en ciblant tous les sites de la région.
Le nouveau plan, selon la chaîne publique israélienne Kan, était progressif et prendrait des mois, les forces se concentrant d’abord sur une zone de l’enclave meurtrie, Netanyahu a déclaré dans un message vidéo que l’opération serait «intensive».
Israël menace d’ailleurs de représailles au cas où il y a échec des négociations pour la libération des otages alors que Mahmoud Mardawi, responsable du Hamas, a indiqué de son côté rejeter ce qu’il a qualifié de «pression».
«Nous allons enfin conquérir Ghaza. Nous n’avons plus peur du mot « occupation», a déclaré le ministre des Finances Bezalel Smotrich lors d’une conférence en ligne organisée en faveur des colons, confirmant ainsi les desseins du gouvernement.