Israël indésirable à l’UA

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Par Amar R.

 

L’ambassadeur de l’entité sioniste en Ethiopie a été exclu hier du siège de l’Union africaine, lors d’une conférence qui s’est tenue dans la capitale Addis-Abeba pour commémorer le génocide rwandais, après que les Etats membres se soient opposés à sa participation à cette réunion.

Selon certaines sources, l’expulsion a eu lieu après le rejet à l’unanimité à l’intérieur de la salle de la présence du représentant sioniste, et des protestations contre le génocide mené par l’occupation israélienne dans les territoires palestiniens, en particulier dans la bande de Ghaza.

La participation de l’ambassadeur sioniste a constitué une mauvaise surprise pour les Etats membres de l’Union africaine, notamment pour les délégations de plusieurs pays africains qui s’étaient opposées à sa présence et exigé que la réunion soit interrompue jusqu’à son départ. Aussi, l’UA a décidé de mener une enquête pour déterminer qui l’avait invité, ont indiqué des sources.

Suite à cette prise de position, l’entité sioniste a menacé de prendre «les mesures diplomatiques nécessaires contre les parties concernées», condamnant le président de la Commission de l’Union africaine, le Djiboutien Mahmoud Youssouf, qui vient d’être confronté à son premier défi après sa récente prise de fonction à ce poste. Mahmoud Youssouf a été précédemment ambassadeur de Djibouti en Egypte et représentant permanent auprès de la Ligue arabe, et a présidé le Conseil des ministres de la Ligue arabe et de l’Organisation de la coopération islamique (OCI).

 

Nouveau camouflet

Ce nouveau camouflet pour l’entité d’occupation dans ses tentatives d’infiltrer les institutions africaines marque la volonté de rupture de la communauté africaine avec le régime sioniste qui mène un génocide en Palestine, notamment à Ghaza. Il y a un an, l’Union africaine avait mis fin au statut de membre observateur de l’entité sioniste au sein de l’organisation au motif que son adhésion violait les termes de la charte de l’UA en poursuivant son occupation des territoires palestiniens. Une diplomate sioniste avait été expulsée en pleine séance du 36e Sommet de l’Union africaine qui s’est tenu en février 2023 à Addis-Abeba, sous la pression du lobbying de l’Afrique du Sud et de l’Algérie. L’organisation a aussi précisé qu’aucun représentant du régime d’apartheid sioniste ne serait invité aux futurs sommets.

L’entité sioniste, qui entretient des relations diplomatiques avec 46 des 55 pays du continent africain, a adhéré à l’organisation panafricaine en 2021 en tant que membre observateur, ce qui avait suscité une polémique et de vives critiques au sein des pays membres de l’UA.

En revanche, la Palestine a été accueillie chaleureusement. Le Premier ministre de l’Autorité palestinienne, Mohammad Shtayyeh, a reçu des applaudissements nourris des chefs d’Etat africains, majoritairement acquis à sa cause. Dans son allocution prononcée lors des travaux de la 37e session ordinaire du Sommet de l’UA, M. Shtayyeh a déclaré que l’Union africaine «avait raison» lorsqu’elle a empêché l’entité sioniste d’être un membre observateur au sein de l’organisation panafricaine.

Dans ce contexte, le Premier ministre, représentant du président de l’Etat de Palestine, Mahmoud Abbas à ce sommet, a appelé l’Union africaine à «élever la voix en exigeant que l’agression (sioniste) contre le peuple palestinien soit immédiatement arrêtée, en particulier ce qui se passe actuellement à Rafah», et que la colonisation dans les territoires palestiniens «soit stoppée» aussi. Les dirigeants africains ont unanimement condamné l’offensive israélienne, la qualifiant de «violation flagrante» du droit humanitaire international.