Jeûne des personnes souffrant de maladies chroniques. Saïhi : «Le dernier mot revient au médecin»

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Saïhi : « Ces aliments ont impacté la santé des citoyens »

PAR ADEL C.

Le ministre de la santé, Abdelhak Saïhi, a participé au lancement de la campagne de sensibilisation « ramadan et la santé ». Un évènement qui s’est déroulé hier au siège du ministère à Alger, en présence de représentants du ministère des affaires religieuses et des wakfs, de l’organisation mondiale de la santé (OMS) ainsi que d’experts. Lors d’une allocution qu’il a prononcée à cette occasion, M. Saïhi a rappelé les bienfaits du mois sacré pour la santé en affirmant que « le ramadan est une occasion de régénérer le corps, comme l’indiquent de nombreuses études scientifiques, seulement le jeûne peut nuire à la santé d’une certaine catégorie des malades ».

Le ministre ne s’est pas arrêté là, puisqu’il a enchaîné en expliquant que « le jeûne peut nuire à la santé des malades chroniques, notamment les diabétiques et les hypertendus, d’où la nécessité de consulter le médecin traitant avant de décider de jeuner ou pas ». « Je me demande comment on peut se fier uniquement à l’avis d’un imam, alors que le médecin a aussi son mot à dire à ce sujet », a-t-il également ajouté. Saïhi a annoncé le lancement d’une campagne de sensibilisation qui prévoit des spots et des conseils adressés aux citoyens, notamment aux malades chroniques, via une plateforme créée à cet effet sur le site officiel du ministère.

Lors de son intervention, le ministre de la santé a fait appel aux médecins pour se joindre à
cette campagne de sensibilisation en leur demandant de bien conseiller leurs patients et faire en sorte que ces derniers respectent les instructions pour qu’ils puissent se préserver durant ce mois de ramadan. Cette campagne, organisée en coordination avec le ministère des affaires religieuses et des wakfs, prévoit aussi des prêches de sensibilisation dans les mosquées aux risques du jeûne pour les malades chroniques d’un point de vue religieux, a-ton également appris.

Pour conclure, le ministre a assuré que « les médias seront impliqués pour atteindre un plus grand nombre de citoyens », tout en espérant que ces efforts atteindront l’objectif souhaité, celui de permettre aux malades d’être dans la meilleure forme possible après la fin du mois sacré.

Dr Bekkat Berkani : «Il y a des traitements qui ne peuvent pas être interrompus»

Pour avoir l’avis d’un médecin concernant le jeûne des personnes atteintes d’une maladie chronique, nous avons pris attache avec Dr Mohamed Bekkat Berkani. Le président de l’ordre des médecins nous a déclaré hier en début de soirée que le dernier mot revient aux médecins, avant d’ajouter : « Ça diffère d’un cas à l’autre, c’est pour cette raison qu’il faut avoir l’avis du médecin traitant avant de prendre une quelconque décision. Pour les personnes souffrant d’une maladie chronique, il est recommandé de ne pas faire le jeûne.

On ne peut pas interrompre un traitement, le corps humain ne peut pas aussi supporter le jeûne pour certains malades, notamment les diabétiques ou les hypertendus. Les experts en religion ont toujours assuré qu’il y a une exception pour ces personnes-là, donc tout est clair à ce sujet. »

A. C.