Kaspersky alerte sur la cybercriminalité : «L’Algérie a subi 70 millions de cyber-attaques entre janvier et octobre 2024»

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Cybercriminalité : les chiffres en hausse

Par Brahim Aziez

 

Le chiffre peut paraître énorme, mais il reste loin de la réalité : «L’Algérie a subi 70 millions de cyber-attaques entre janvier et octobre 2024». C’est ce qu’a révélé, hier, Gladys Salmouth, la responsable de la communication Corporate chez Kaspersky pour l’Afrique du Nord et de l’Ouest, qui signalera que l’Algérie était classée 19e pays ayant subi le plus d’attaques cybernétiques au monde au 23 octobre dernier, et même qu’elle figurait dans le Top 10 mondial le 7 septembre dernier, date de l’élection présidentielle.

Gladys Salmouth, qui animait, hier, un atelier de sensibilisation sur la cyber-hygiène, a saisi l’occasion pour évoquer les comportements à adopter durant la navigation sur internet, mais aussi alerter sur les menaces qui peuvent se présenter sous diverses formes. «Pour se protéger des cyber-attaques, il faut une cyber-hygiène qui consiste en des comportements qui commencent par la composition d’un mot de passe qui soit sécurisé, l’adoption de mot de passe pour chaque compte et non d’un mot de passe commun, la navigation sur des sites sécurisés, le rejet des mails provenant d’inconnus, la méfiance des messages qui demandent de fournir des informations personnelles ou autres, et encore moins cliquer sur des liens provenant de correspondants suspects ou inconnus…». Des campagnes de sensibilisation sont nécessaires pour attirer l’attention des utilisateurs d’internet sur la cyber-hygiène, tant les menaces évoluent avec l’élargissement du champ d’action des nouvelles technologies et l’arrivée de l’intelligence artificielle qui permet de créer des images, des vidéos et des sonores des personnes à leurs insu.

Mais la meilleure protection, selon elle, reste le recours aux spécialistes de la cyber-sécurité qui fournissent une couverture plus large et plus adaptée que celle offerte par les moteurs de recherche ou autres logiciels. Pire encore, la responsable chez Kaspersky suggère de se méfier des logiciels de sécurité gratuits, «rien ne peut être fourni gratuitement, sauf si vous devenez le produit ou la victime», affirmera-t-elle.

 

Cheval de Troie, objets dangereux…

Pour rester sur l’Algérie, Gladys Salmouth énumérera les types d’attaques que peuvent subir les internautes et révèlera qu’entre 2023 et 2024, les objets dangereux qui représentaient plus de 70% ont décliné cette année, alors que le cheval de Troie qui était de moins de 40% à augmenté.

Ce workshop aura été l’occasion pour le responsable de Kaspersky Algérie et directeur des ventes pour la région de souligner que ces statistiques concernant l’Algérie restent amoindries par le fait que ce ne sont pas tous les utilisateurs qui adhèrent au programme KSN pour recenser les cyber-attaques, et que ce ne sont pas tous les utilisateurs attaqués, particuliers fussent-ils ou entreprises, qui osent le dénoncer ou déposer plainte au niveau de la structure spécialisée de la Gendarmerie nationale. «Et pourtant, ces attaques peuvent être très nocives», regrettera Tarik Bachouche en citant l’exemple de cette entreprise algérienne dont les activités ont été immobilisées pendant 15 jours à la suite d’une attaque survenue le 15 juillet dernier. Et de préciser que cette grosse attaque est arrivée via le laptop du PDG de l’entreprise qui avait installé un logiciel VPN en 2020 durant la période de la pandémie de Covid-19, mais qu’il n’avait plus utilisé depuis, ni apporté la moindre mise à jour.

Créé en 1997, Kaspersky, qui est une entreprise internationale de cyber-sécurité, protège plus de 400 millions d’utilisateurs et 220 000 entreprises à travers 200 pays. A ce jour, Kaspersky a recensé 1,7 milliard d’attaques à travers le monde, 6,1 millions ont été enregistrées en Algérie l’année dernière. Sa branche algérienne commercialise ses produits au grand public à travers un réseau composé de distributeurs, alors qu’une équipe est dédiée aux entreprises qui reçoivent des packs adaptés à leurs activités et leurs dimensions.