/Une première depuis 2014. La balance commerciale de l’’Algerie terminera l’année sur un solde positif estimé a 2,35 milliards de dollars.
Un fait qui ne passera pas inaperçu auprès des analystes et observateurs, surtout que certains d’entre eux prédisaient l’effondrement de l’économie algérienne à la sortie de la crise sanitaire. L’Algérie a fait mieux que limiter la casse. Aidées par l’augmentation des prix des hydrocarbures, qui connaitront, selon les prévisions du gouvernement, des exportations de l’ordre de 32,4 milliards de dollars à la fin 2021, les recettes liées aux produits énergétiques seront en hausse. En comparant les chiffres de l’année précédente, 12,3 milliards de dollars supplémentaires seront enregistrés par rapport à l’année 2020. Soit un accroissement spectaculaire des recettes de l’ordre de 62%. Le gouvernement, à travers son Premier ministre M. Benabderrahamane, avait fourni plus de détails concernant cette augmentation. Elle serait due à deux paramètres importants. D’une part, l’amélioration des cours du baril sur le marché pétrolier qui a connu une hausse de 55,4% et de l’autre l’augmentation du volume des exportations algériennes en hydrocarbures de plus 11,7%.
Une embellie qui dérange
Cette situation nouvelle ne semble pas plaire à tout le monde. La rédaction web de la chaine TV5 est forcée de constater que l’Algérie avait réussi à sortir de la zone rouge. «C’est une première depuis 2014. La balance commerciale algérienne est à nouveau positive», écrit-elle sur son site. Mais d’un autre côté, le rédacteur de l’article choisira de faire intervenir un économiste du nom de Camile Sari. Présenté comme un citoyen algérien, histoire de donner plus de crédibilité à ses propos, l’économiste multiplie les interventions sur les colonnes de la presse marocaine notamment pour venter les mérites de «la bonne gouvernance» du makhzen et a contrario enfoncer la politique économique algérienne. Cet «expert» a été minutieusement choisi par la rédaction web de TV5 Monde surtout si l’on sait que ce dernier a récemment pondu un livre dans lequel il prédisait «le naufrage annoncé» de l’Algérie. Ainsi pour Sari, la santé de l’économie algérienne dépendant fortement du niveau des prix des hydrocarbures, cette nouvelle situation ne peut être perçue qu’à travers l’unique prisme de l’augmentation des prix du pétrole. «Les exportations de gaz et de pétrole représentent un peu plus de 98% des exportations algériennes», annoncera-t-il fièrement. Nulle besoin de diriger le centre euro-maghrébin d’études et de prospectives pour savoir que durant l’année 2021 les exportations hors hydrocarbures devraient augmenter pour passer de 1,9 milliard de dollars en 2020 à plus de 4 milliards de dollars en 2021. Un ratio qui pourrait atteindre les 15% du volume global des exportations du pays, beaucoup plus important que les 2% avancés par Camille Sari. De toutes les manières et comme l’a affirmé un second analyste cité par TV5, les conditions économiques de l’ensemble du globe, créent une tension sur les produits énergétiques. Et cela risque de durer dans le temps. «Les prix du baril de pétrole peuvent rester à un niveau élevé pendant deux ans. Nous sommes dans un contexte de reprise économique», estimera Francis Perrin, chercheur à l’Iris, spécialiste des prix du pétrole. Deux années que le gouvernement compte mettre à profit pour mettre en place une nouvelle approche économique impliquant les acteurs nationaux et internationaux qui souhaitent participer aux projets gagnant-gagnant proposés par le gouvernement algérien.
C. S.