Le système bancaire national, qui fait actuellement l’objet d’un vaste chantier de réforme en vue de sa modernisation, a connu durant l’année en cours d’importantes évolutions, tant en termes d’amélioration du taux de bancarisation des populations que dans les domaines liés au développement de la monétique, selon les constats mis en avant hier par le premier ministre Aïmene Benabderrahmane.
PAR R. AKLI
Lors d’une séance plénière consacrée à la présentation de la déclaration de politique générale du gouvernement au conseil de la nation, le premier ministre a ainsi fait état notamment de l’extension en cours du réseau bancaire national, qui compte désormais 1720 agences à fin juin dernier, contre 1692 agences à la même période de l’année écoulée.
Un indicateur qui traduit, faut-il le souligner, l’effort engagé ces quelques dernières années en vue de pallier la faiblesse structurelle du taux de bancarisation au sein de la sphère bancaire locale, c’est-à-dire la proportion de la population accédant aux services bancaires, qui demeure encore très en-deçà des niveaux requis pour aider à capter une partie des fonds qui circulent actuellement hors banques.
Outre l’extension engagée du réseau bancaire national pour aider à mieux canaliser l’épargne et l’argent thésaurisé, le premier ministre a également mis en avant les progrès réalisés dans le segment de la finance islamique, indiquant à ce propos que le nombre de comptes enregistrés en ce domaine est passé de 87.000 en 2022 à 107.000 à fin juin dernier, totalisant ainsi un montant global de dépôts de plus de 623 milliards de dinars.
De même, le développement de la monétique à travers surtout la généralisation des moyens de paiement modernes connaît, selon lui, une progression soutenue, le nombre de cartes bancaires en circulation atteignant désormais près de 15 millions, tandis que les transactions électroniques par TPE ont atteint un montant global de plus de 12 milliards de
dinars au titre des sept premiers mois de l’année en cours. S’agissant de l’évolution du concours des banques au financement de l’économie nationale, le montant global des crédits octroyés a connu une progression favorable durant l’année en cours, atteignant ainsi un encours de près de 10.419 milliards de dinars, selon les chiffres du gouvernement.
Des évolutions sur divers registres, auxquelles s’ajoute par ailleurs le lancement effectif du processus d’installation de succursales bancaires algériennes à l’étranger pour soutenir notamment la nouvelle stratégie du pays visant le développement de ses exportations hors hydrocarbures.
Ainsi, outre l’ouverture récente de deux agences bancaires respectivement à Nouakchott et
Dakar, d’autres succursales de banques algériennes devront bientôt être installées dans d’autres pays notamment en Côte d’Ivoire et en France. A noter que dans le cadre de l’accélération du processus de réforme et de modernisation du système financier national, le gouvernement a décidé de lancer dès la fin de l’année en cours des opérations de privatisation partielle de deux importantes banques publiques, en l’occurrence le crédit populaire d’Algérie (CPA) et la banque de développement local (BDL) via l’ouverture de leur capital social en bourse.
Des opérations qui visent en même temps à transformer les modes de gouvernance et de management du système bancaire national, tout en favorisant une redynamisation du marché boursier d’Alger en vue d’améliorer son rôle dans la canalisation de l’épargne et le financement de l’investissement.
R. A.