La JSK SDF à Tizi Ouzou

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Par Anis B.

 

Alors que la JS Kabylie tente de relancer son projet sportif avec l’apport de Mobilis, le club du Djurdura continue de faire face à des conditions de travail particulièrement compliquées.

 

Le club le plus titré d’Algérie n’a même pas une voiture de service. Les dirigeants sont obligés à chaque fois de se débrouiller, tantôt en faisant appel à leurs amis, tantôt en louant des véhicules. Aussi, la JSK n’a pas de siège, les bureaux du DG des Sports et du Président du conseil d’administration (PCA) étant au stade Hocine Aït Ahmed. Il y a quelques mois, le club ne disposait que d’une boîte mail et d’un fax, pas même une photocopieuse… Quant à l’hébergement des joueurs et des différents staffs, Ould Ali a dû louer des appartements dans les quatre coins de la ville pour loger les joueurs, certains ont choisi des chambres d’hôtel. C’est dire les difficultés dans lesquelles se trouve le personnel du club.

L’entraîneur de la JSK, Josef Zinnbauer, avait souhaité organiser un stage bloqué à Tizi Ouzou, mais la gestion des installations par la Direction de la jeunesse et des sports (DJS) a limité ses démarches. Les invitations pour accéder aux infrastructures du complexe Hocine Aït Ahmed ont été restreintes, laissant le club dans une situation inconfortable. Devant cette situation, il a dû revoir le programme d’entraînement. Le staff technique de la JSK avait prévu un biquotidien afin d’optimiser la préparation des joueurs. L’idée initiale était de loger à l’hôtel du stade, ce qui aurait permis à l’équipe d’avoir un accès facile aux installations. Le coach allemand devait inclure un entraînement matinal au stade, un déjeuner au restaurant et une pause-sieste sur place avant d’effectuer une séance d’entraînement en fin de journée. Le staff technique a également souhaité avoir des séances médicales avec des soins et massages au niveau de l’infirmerie du stade. Cependant, en raison des restrictions imposées et du manque de disponibilité des infrastructures, cette organisation a été sérieusement compromise. Ce problème ainsi que celui des dettes et des recettes du stade ont été soulevés lors de la réunion avec des responsables de Mobilis, de la FAF et du MJS. A ce propos, Adel Boudedja, conseiller du PDG de Mobilis chargé de la SSPA/JSK, a promis de régler tous ces problèmes, à condition que la direction présente un projet sportif concret. Malgré cette volonté affichée d’améliorer les conditions de travail de l’équipe, aucune avancée concrète n’a

été réalisée.

 

La JSK en retard par rapport aux concurrents

 

Le club phare du Djurdjura est en retard en matière d’infrastructures par rapport aux autres formations huppées du pays. Alors que les concurrents directs de la JSK bénéficient de centres d’entraînement modernes, le club kabyle peine encore à mettre en place un cadre propice au développement de son projet sportif. A titre de comparaison, le MC Alger s’est déjà installé à Zéralda, bénéficiant d’infrastructures modernes ; de son côté, le CR Belouizdad est sur le point de réceptionner son propre centre d’entraînement et son quartier général, alors que l’ES Sétif dispose du centre El Bez, qui permet au club d’évoluer dans des conditions optimales. En même temps, l’USM Alger est en train de finaliser son centre de formation à Aïn Benian. Face à ces réalités, la JSK reste à la traîne, alors qu’elle possède pourtant des terrains au centre-ville de Tizi Ouzou et à Oued Aïssi. Il suffirait simplement de prendre la bonne décision, à savoir lancer les travaux pour offrir au club un centre d’entraînement digne de son standing. Dans ces conditions, comment parler de projet sportif ambitieux lorsque les infrastructures de base ne sont pas mises à la disposition du club ? Les joueurs et le staff doivent s’adapter à un environnement qui freine leur progression et les empêche de rivaliser avec les autres grandes équipes du pays. Si la direction de la JSK veut réellement retrouver le sommet du football algérien, une prise de décision rapide concernant la construction de son propre centre d’entraînement s’impose. Car à l’heure actuelle, les belles promesses ne suffisent plus.