La riposte d’Alger

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/Le ministère des Affaires étrangères et de la communauté nationale à l’étranger a organisé hier au Centre international des conférences (CIC) à Alger,  une cérémonie  commémorative  des événements du 17 octobre 1961.

En présence du premier ministre Aïmen Abderrahmane, et d’une partie de son gouvernement, ainsi que des conseillers à la présidence, de hauts responsables de l’Etat et d’anciens moudjahidine, les participants ont pu écouter les avis et les témoignages  d’illustres intellectuels, entre autres le conseiller du président de la République, chargé de la Mémoire nationale, Abdelmadjid Chikhi, l’ancien diplomate, Abdelkrim Ghrib, l’écrivain Rachid Boudjedra et l’ancien responsable politique de la Fédération du FLN en France Ali Haroun. Ces intellectuels ont, à leur manière, répondu à la position de l’Etat français par rapport au massacre du 17 octobre 1961.  

Chikhi : «La France  n’a même pas donné un statut juridique à l’Algérie»

M. Chikhi, binôme de Benjamin Stora dans le travail de recherche sur la mémoire, a abordé le sujet d’un point de vue juridique affirmant que ces massacres sont classés dans la case de « l’acte illégal qui doit être criminalisé » et estimant qu' »il est du devoir de l’Etat français, après la reconnaissance du général De Gaulle dans sa fameuse déclaration, à la date du 16 septembre 1959, du droit du peuple algérien à l’autodétermination, de traiter avec l’Algérie selon un nouveau statut juridique qui la fait sortir du système français colonial et la soumet au droit international qui la protège et oblige l’Etat français à le respecter ». Chikhi a par ailleurs mis l’accent sur les «intentions expansionnistes, la politique génocidaire de la France qui n’a donné à l’Algérie aucun statut juridique clair lors de 130 années de colonialisme ». Chikhi a enfin rouvert un autre dossier sale de la Franc coloniale relatif aux essais nucléaires dans le sud algérien.»

Ali Haroun : «Ceux qui n’ont pas été jetés à la Seine ont été torturés»

Le moudjahid Ali Haroun qui n’a pas pu assister à cette cérémonie, a  affirmé dans un message enregistré et diffusé à l’occasion, que « des milliers d’Algériens sont sortis dans des manifestations pacifiques le 17 octobre 1961, dont des femmes et des enfants sans défense, avant l’intervention de la police française qui a procédé à l’arrestation d’un grand nombre d’entre eux et jeté certains dans la Seine, tandis que d’autres ont subi tout type de répression et de torture ».

Dans le même contexte, l’ancien diplomate Abdelkrim Ghrib a rappelé « l’appui solide qu’a trouvé la Révolution algérienne auprès des membres de la communauté algérienne en France, qui se sont sacrifiés et ont prouvé leur patriotisme à plusieurs occasions ».

Rachid Boudjedra : «Le massacre a commencé le 16 octobre»

De son côté, le romancier et ancien moudjahid Rachid Boudjedra a insisté sur le fait que la répression avait commencé la veille, soit le lundi 16 octobre. «C’est une vérité historique que beaucoup de gens ignorent. La répression a commencé le 16 octobre. 13.000 Algériens émigrants ont été parqués dans des stades.» Et d’ajouter : «Mettre ça sur le dos de Maurice Papon, préfet de police de Paris, relève du mensonge, de la manipulation des services. Une tromperie» Rachid Boudjedra a profité de l’occasion pour rappeler aux officiels présents qu’un film documentaire sur ces événements a été réalisé, mais malheureusement censuré après une grève de la faim de son réalisateur».

Le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ramtane Lamamra, a distingué, à cette occasion,  des

moudjahidine ayant vécu les massacres du 17 octobre, à savoir, Ali Haroun, Abdelkader Bekhouche, Mohamed Ghafir, Mohamed Boudaoud et Feria Guermia.

Y. C.

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