De l’espoir mêlé à l’inquiétude, c’est le sentiment qui dominait Ghaza hier à la veille de l’entrée en vigueur du cessez-le-feu en vertu de l’accord que le mouvement Hamas a signé avec le gouvernement d’occupation.
PAR AMAR R.
BIEN QUE le cabinet du gouvernement sioniste ait donné son aval à cet accord négocié par les Etats-Unis qui doit mettre fin à la guerre génocidaire de 15 mois, les Palestiniens n’étaient pas encore au bout de leur peine. Car, hier encore, cet accord demeurait volatil sur le plan politique d’abord, en raison de la déclaration intempestive du Premier ministre sioniste, Benjamin Netanyahu, annonçant que le cessez-le-feu n’aura pas lieu tant que le mouvement Hamas n’aura pas communiqué la liste des 33 otages qui seront libérés durant la première étape de l’accord de 42 jours.
Accord volatil
Et sur le terrain aussi, les avions de guerre sionistes ont continué à effectuer des attaques massives depuis la signature de l’accord et ont continué à pilonner le territoire. Les chars ont bombardé le quartier de Zeitoun à Ghaza et des frappes aériennes ont touché le centre et le sud de Ghaza, ont indiqué des habitants. Des médecins à Ghaza ont déclaré que cinq personnes ont été tuées dans une frappe aérienne qui a touché une tente dans la zone de
Mawasi, à l’ouest de la ville de Khan Younes. Au moins 123 Palestiniens ont été tués par des bombardements israéliens depuis l’annonce de l’accord de cessez-le-feu mercredi, portant ainsi à 46 899 martyrs et 110 725 blessés, depuis le 7 octobre 2023, ont indiqué hier les autorités sanitaires palestiniennes. Au dernier jour avant le cessez-le-feu, un jeune Palestinien a tué un colon israélien à l’aide d’un couteau et en a blessé deux autres à Tel-Aviv, avant d’être blessé par balle par un colon armé. Les sirènes ont également retenti à Jérusalem et Tel-Aviv hier.
Trois femmes otages seront libérées aujourd’hui
A l’entrée en vigueur à 06h30 GMT aujourd’hui dimanche du cessez-le-feu, la Maison Blanche s’attend à ce que trois femmes otages soient libérées dans l’après-midi par l’intermédiaire de la Croix-Rouge. Trente-trois des 98 otages israéliens restants, dont des
femmes, des enfants, des hommes de plus de 50 ans et des prisonniers malades et blessés doivent être libérés au cours de cette phase. En échange, l’entité sioniste libérera près de 2000 Palestiniens de ses prisons. Il s’agit de 737 prisonniers hommes, femmes et adolescents, dont certains sont membres de groupes activistes, ainsi que des centaines de Palestiniens de Ghaza en détention depuis le début de la guerre. Le ministère israélien de la
Justice a révélé tôt hier que 30 prisonniers palestiniens seront libérés pour chaque femme otage. Outre les premières libérations, la première phase comprend, selon le président américain Joe Biden, « un cessez-le-feu total », le retrait des soldats sionistes des zones densément peuplées et une augmentation de l’aide humanitaire. La deuxième phase
doit permettre la libération des derniers captifs, avant la troisième et dernière étape consacrée à la reconstruction de Ghaza et la restitution des corps des captifs décédés. Pendant la première phase de libération des otages et des prisonniers palestiniens, les modalités de la deuxième étape seront négociées, à savoir « la fin définitive de la guerre », selon le Premier ministre du Qatar, Mohammed ben Abdelrahmane AlThani.
600 camions d’aide humanitaire attendus
Au plan humanitaire, l’accord prévoit l’entrée dans la bande de Ghaza de 600 camions d’aide humanitaires dont 50 camions de carburant qui attendent aux portes de Rafah, du côté égyptien, l’entrée en vigueur du cessez-le-feu. De son côté, le gouvernement palestinien à Ghaza a annoncé hier qu’il était prêt à mettre en œuvre un plan global pour répondre à la décision de cessez-le-feu qui entrera en vigueur aujourd’hui dimanche et qui comprend des mesures urgentes sur le terrain pour assurer un retour progressif à une vie normale.
