PAR ABDELLAH B.
Le secteur de l’agriculture a connu un développement considérable ces deux dernières années avec des performances qui démontrent un saut qualitatif continu de ce secteur stratégique. Dans l’absolu, le secteur de l’agriculture est l’un des piliers de l’économie nationale avec une contribution de 35 milliards de dollars au PIB, soit un taux de 18% contre 14% en 2022, pour une valeur de 25 milliards de dollars. Il s’agit d’un progrès très important de l’ordre de 10 milliards de dollars enregistré en l’espace de deux ans, ce qui fait de l’agriculture l’un des secteurs qui contribue de manière substantielle au PIB, si ce n’est le plus important. En fait, cette performance n’est pas due au hasard, même si le taux de pluviométrie est fortement impacté par le changement climatique. Le secteur a enregistré des performances appréciables d’une année à l’autre, et ce rythme devrait perdurer dans l’avenir vu les investissements consentis ces deux dernières années. Autrement dit, les prévisions sont en faveur d’une hausse continue de la production, mais aussi de la création d’emplois qui est actuellement de l’ordre de 2,6 millions d’employés dans l’agriculture.
Dans ce sens, une nouvelle stratégie pour le développement de ce secteur a été mise en œuvre suite aux recommandations des assises nationales du mois de février 2022. Les efforts ont été orientés beaucoup plus vers le développement des filières stratégiques indispensables pour garantir la sécurité alimentaire du pays. Pour relever le défi de l’amélioration de la production et contrer les effets néfastes du changement climatique, l’accent a été mis sur l’agriculture saharienne qui ne cesse de drainer des investissements locaux et étrangers appelés à jouer un rôle en termes d’amélioration de la production ou encore en matière de création d’emplois. L’expérience réussie de la transformation de la région d’Oued Souf en véritable grenier est aujourd’hui généralisée dans d’autres régions sahariennes à travers la création de pôles d’excellence, notamment à Ouargla, Touggourt, Timimoun, Adrar, Illizi, El Ménéa et d’autres. Les projets expérimentaux lancés dans ces zones ont démontré leur viabilité, ce qui a d’ailleurs poussé des investisseurs étrangers, à l’instar des Saoudiens, Qataris, Italiens, Turcs à implanter des projets qui devront transformer dans les années à venir cet immense désert en un véritable paradis avec des milliers de postes d’emploi à la clé. L’un des projets phares lancés dans ce sens est celui de Baladna, d’une valeur de 3 milliards de dollars à Adrar, pour répondre à 50% des besoins du marché national en produits laitiers. Un deuxième projet avec les Italiens est également en cours de réalisation pour un investissement de 400 millions de dollars dans la région de Timimoun et qui devrait augmenter d’une manière considérable la production céréalière du pays.
Maximiser la rentabilité du secteur et la création d’emplois
La mise en valeur des terres agricoles dans le Grand Sud montre à quel point les autorités publiques sont très attachées au développement du secteur. D’après les dernières données du ministère de l’Energie, plus de
66 000 exploitations agricoles ont été raccordées au réseau électrique ces dernières années. Un chiffre qui renseigne sur les efforts déployés, mais aussi sur le nombre important de postes d’emploi à créer. Une dynamique qui aura un impact important sur l’économie nationale qui cherche à réduire davantage la facture d’importation, notamment dans les filières stratégiques comme les céréales. L’objectif assigné est celui d’atteindre l’autosuffisance en blé dur à court terme, soit en 2026.
Enfin, cette évolution et cette progression réalisées dans le secteur de l’agriculture dans des conditions climatiques critiques durant ces deux dernières années laisse présager un avenir prospère pour ce secteur stratégique. Réduction de la facture des importations de produits stratégiques, développement de la filière agroalimentaire, répondre au besoin croissant de la demande sur le marché national et exportation de l’excédent de production sont désormais les grandes lignes directives de la nouvelle politique agricole du pays. Même si les défis sont importants vu les conséquences du changement climatique, cette finalité ne relève pas de l’ordre de l’impossible puisque le pays dispose d’atouts lui permettant d’atteindre ces objectifs.