Par Djilali B.
Les conditions politiques qui avaient prévalu à la signature de l’accord d’association avec l’Union européenne étaient inscrites et signées à l’époque dans le cadre d’une stratégie, pour l’Algérie, de sortir de son isolement post-terrorisme. Le contenu économique, est-il d’ailleurs dominant dans l’accord, donnait tous les avantages à l’UE. Y compris les produits transformés.
En effet, les conditionnalités ayant présidé à cet accord dans ces circonstances et leurs conséquences sur l’économie du pays ont montré un immense déséquilibre en termes d’échanges économiques entre l’UE et l’Algérie. Les économistes et les spécialistes ont mis au jour cet échange inégal, pour ne pas dire à sens unique de l’UE vers l’Algérie. On en est arrivé à tenter, à Paris, d’imposer des pommes dont regorge le marché algérien. Arrive enfin la séquence El Mordjene, cette pâte à tartiner qui fera les choux gras de la presse hexagonale. Mais pas que. La classe politique s’empare de la tartine pour déverser son fiel sur Alger qui produit et concurrence son marché.
«Sans restriction, ni condition ni obstacle»
C’est dans le même sens que le chef de la diplomatie algérienne a essayé de manière plutôt diplomatique de recadrer les responsables européens, particulièrement les Français dont les entreprises considéraient l’Algérie comme un tremplin pour leurs produits. Ahmed Attaf a affirmé, hier à l’occasion de la Journée nationale de la diplomatie, que «l’Algérie poursuivait ses efforts pour établir un partenariat équilibré et bénéfique dans son voisinage méditerranéen et avec l’Union européenne (UE). Des positions constantes dans la consolidation des valeurs de paix et des vertus de la coopération internationale». Il a, par ailleurs, et c’est un principe en Algérie, précisé que cela doit obéir pleinement au principe d’équilibre des intérêts des deux parties et privilégier le soutien des efforts du développement économique dans notre pays, «sans aucune restriction, ni condition ni obstacle». Arguant dans le même sens, le ministre a ajouté que ce partenariat doit également aller au-delà de «la logique du profit commercial immédiat», qui avait prévalu surtout avec les entreprises françaises et espagnoles, pour s’inscrire ainsi dans «une approche stratégique plus large, fondée sur le développement durable dans toutes ses dimensions».
«S’adapter à la nouvelle réalité économique de l’Algérie»
M. Attaf a rappelé la récente déclaration du président Abdelmadjid Tebboune, selon laquelle «l’Algérie compte procéder à la révision de l’accord d’association avec l’UE en 2025, qui sera menée dans un climat empreint de confiance, de souplesse et de compréhension afin de rétablir les équilibres nécessaires à cet accord et de l’adapter à la nouvelle réalité économique de notre pays, en tant qu’outil efficace pour atteindre le développement durable escompté». L’Algérie est aujourd’hui, de par ses grands projets d’investissements stratégiques, en mesure de réduire sa dépendance de l’UE ou des autres pays.
M. Attaf ajoutera que «dans tous ces espaces d’appartenance et au-delà, la diplomatie algérienne continuera à œuvrer, sous la conduite du président de la République, à renforcer les relations qui unissent l’Algérie à ses frères, amis et partenaires, et à conjuguer ses efforts avec eux pour relever les défis majeurs qui pèsent sur la communauté internationale à l’étape actuelle», et d’enchaîner : «Ces défis sont d’une gravité, et d’une ampleur telles qu’il n’y a pas de place pour l’isolement, le repli sur soi ou l’indifférence, car tout le monde est concerné, et tout le monde est tenu de s’efforcer de changer les choses en mieux», avant d’assurer que «l’Algérie ne pourra être qu’une partie active dans un tel processus».