L’Algérie, centre d’intérêt des géants énergétiques

0
701
L'Algérie, centre d'intérêt des géants énergétiques

L’évolution de la situation géopolitique et l’ébullition du marché énergétique ces deux dernières années ont propulsé l’Algérie au rang de « facteur stabilisateur » dans la région. Le pays est devenu le point cardinal des énergéticiens européens, américains, asiatiques et
africains.

PAR ABDELLAH B.

Considéré comme un fournisseur « fiable », « stable » jouissant d’un capital-expérience de plusieurs décennies dans le secteur et d’importantes réserves naturelles en énergie, le marché algérien capte l’intérêt des acteurs étrangers dans le domaine de l’amont gazier et pétrolier, mais aussi dans les énergies nouvelles et renouvelables.

L’ouverture du marché algérien à l’investissement étranger a attiré des groupes italiens, russes, français, allemands, espagnols anglais, chinois, indonésien. Les Américains cherchent à marquer leur retour en force sur le marché algérien avec Exxon Mobil et Chevron.

Le pays a capté ces deux dernières années d’importants investissements étrangers à travers des contrats de plusieurs milliards de dollars. Cet engouement des investisseurs étrangers pour le marché énergétique algérien s’explique à la fois par le retour de la stabilité dans le pays et sa proximité géographique des marchés.

Plus de chances de financement pour le corridor SoutH2 que pour l’EastMed

Aujourd’hui, l’Algérie figure comme un acteur de premier plan dans le scénario énergétique européen, comme l’indique le journal italien Corriere Della Sera. Selon ce dernier, le repositionnement de l’Algérie sur le marché gazier européen a soulagé le continent suite aux sanctions de l’Union européenne contre la Russie ; il encourage également le renforcement des infrastructures de transport du gaz et d’hydrogène depuis l’Algérie.

« L’attention de l’Union européenne se porte désormais davantage sur l’Algérie » en matière de gaz et d’hydrogène vert pour les années à venir, lit-on dans les colonnes du journal italien. Ce dernier évoque le SoutH2 Corridor, une dorsale européenne qui traverse un réseau de 3300 kilomètres capable de transporter 4 millions de tonnes d’hydrogène vert par an partant de l’Algérie, passant par la Tunisie pour atteindre la Sicile, jusqu’au point d’entrée italien de Mazara del Vallo, et de se prolonger vers l’Autriche et l’Allemagne.

Le projet commence déjà à prendre forme avec la création de joint-ventures de quatre opérateurs énergétiques européens entre « l’italien Snam, les autrichiens Tag et Gca (dont Snam est actionnaire), les allemands Bayernets et Sea Corridor, et une autre joint-venture entre Snam et Eni », selon le journal italien, qui met en avant les efforts de l’Italie et de l’Allemagne pour inscrire le SoutH2 comme projet d’intérêt commun en Europe.

Selon le Corriere Della Sera, le projet en question a plus de chances de mobiliser les
financements de l’Union européenne que le gazoduc EastMed qui devrait transporter du
gaz et de l’hydrogène depuis Israël en passant par l’Egypte et Chypre pour finir en
Europe.

Même si le projet figure sur les listes des projets d’intérêt commun, sa viabilité pose problème et son avenir reste incertain, d’après la commissaire européenne à l’énergie, Kadri Simson. « La faisabilité du gazoduc EastMed dépendra de sa viabilité commerciale basée sur la dynamique de la demande future et de son potentiel à contribuer aux objectifs de Green Deal européen », estime la commissaire européenne.

Les Africains veulent tirer profit de l’expérience de Sonatrach

Si dans le Nord, les potentialités du pays et ses capacités de production sont convoités par de nombreux clients en cette période de tarissement de l’offre sur le marché international, le Sud quant à lui voit en l’Algérie la locomotive de développement énergétique du continent africain.

De nombreux pays qui émergent sur le marché énergétique cherchent un appui de Sonatrach dans le domaine. De la Tunisie au Niger jusqu’au Mali en passant par la Libye
et jusqu’au Nigeria, le groupe public marque son retour en force notamment dans le
domaine de la formation, de la recherche et de l’exploitation.

Ces derniers mois, le siège de la compagnie a connu une forte activité en matière de
réception de délégations des pays africains venues demander assistance technique,
formation ou encore investissement.

A. B.