L’Algérie décidée à défendre son patrimoine

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L'Algérie décidée à défendre son patrimoine

Plus de dix ans après l’inscription de la chedda de Tlemcen sur la liste du patrimoine immatériel de l’humanité de l’Unesco, l’Algérie poursuit son combat pour l’authentification de son patrimoine et sa préservation, avec cette fois la gandoura et melhfa.

PAR WAFIA SIFOUANE

En effet, le 31 mars dernier, le ministère de la Culture et des Arts a déposé un dossier auprès de l’Unesco portant l’intitulé « la tenue de célébration féminine du grand Est algérien : connaissances et compétences concernant la couture et la fabrication de bijoux décoratifs ; gandoura et melhfa », a indiqué hier le département de Soraya Mouloudji dans un communiqué.

Préparé par des experts, spécialistes, artisans, artistes et membres de la société civile, le dossier déposé a l’Unesco a englobé l’ensemble des pièces constituant la tenue de célébration de l’Est algérien qu’il s’agisse de pièces vestimentaires ou de bijoux, dont la gandoura, le caftan, elkat, le kouiet, l’haf, chéchia, melhfa, seroual, dekhila, loukâa, mendil, kennour et lahzam, précise le communiqué.

Concernant les bijoux en or et argent, y sont répertoriés chéchia belsoltani, djebine, khit errouh, menaguech, mecheref, mekhebel, sakhab, mahezma, hezam, herz, ibzim, lemssayès, meqayess et redif.

Il faut savoir que la préparation de ce dossier d’inscription a été entamée en mai 2022 et a réuni de nombreux départements dont le centre national de recherches préhistoriques, anthropologiques et historiques, les différentes directions de culture ainsi que les institutions muséales pour être fin prêt à la date fixée par l’Unesco annuellement pour le 31 mars.

Pour rappel, en prévision de la demande d’inscription à la liste du patrimoine mondial, le ministère de la Culture et des Arts avait organisé le 15 décembre 2022 une journée d’étude sur le thème « l’habit constantinois : identité, beauté et histoire ».

10 autres dossiers en attente

Fortement motivée par l’inscription du genre musical raï au patrimoine mondial de l’Unesco en décembre 2022, l’Algérie est déterminée à continuer sur la même lancée en annonçant son intention de soumettre 10 dossiers à l’Unesco pour l’inscription de 10 genres musicaux pour l’année 2024 (le règlement intérieur de l’organisation n’autorise qu’un dossier par Etat
chaque année).

Les genres musicaux concernés comprennent les chants féminins « sraoui » et « acewiq » de la région de Kabylie, « ayay » des wilayas de Laghouat et Biskra, ainsi que le chaabi el-âssimi, le malouf, le hawzi, le haoufi et d’autres, avait annoncé Slimane Hachi, directeur du CNRPAH.

Pour rappel, le président de la République a donné instruction de procéder à l’inscription de l’ensemble du patrimoine matériel et immatériel algérien comme patrimoine de l’humanité, le 8 mars dernier, afin de le préserver de toute tentative d’appropriation culturelle.

En effet, de nombreux éléments constituants  des pièces maîtresses du patrimoine algérien ont souvent été sujets de discorde avec le Maroc qui à maintes reprises a revendiqué leur appartenance, avant que l’Unesco ne tranche en faveur de l’Algérie.

Cela a été le cas pour la chedda de Tlemcen, classée depuis 2012 comme patrimoine mondial, ou plus récemment le genre musical raï certifié algérien depuis 2022.

W. S.