Par Zine Haddadi
Sur fond de brouille diplomatique avec la France, l’entité sioniste a trouvé le moyen de porter des accusations trompeuses contre l’Algérie pour ses positions en faveur de la Palestine et du Liban.
Visiblement, les positions courageuses prises par l’Algérie en faveur de la cause palestinienne et ses efforts au niveau du Conseil de sécurité de l’ONU et en faveur du Liban ces dernières semaines ont, le moins que l’on puisse dire, déplu aux dirigeants de l’entité sioniste.
L’Algérie a entrepris de porter la voix du peuple palestinien meurtri par une année de génocide au Conseil de sécurité, au point de faire réagir le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu.
En effet, ce dernier a trouvé le moyen d’embarquer l’Algérie dans sa querelle avec le président français Emmanuel Macron.
Dans un communiqué publié par son cabinet, on apprend que le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu a accusé l’Algérie et l’Afrique du Sud par la même occasion de contester le droit présumé de l’entité sioniste à se défendre et même son droit à l’existence.
Dans le communiqué du cabinet du Premier ministre sioniste, il est mentionné que Netanyahu était «surpris par l’intention du président Macron d’accueillir à Paris une conférence sur la question du Liban, avec des participants tels que l’Afrique du Sud et l’Algérie, qui s’efforcent de nier à Israël son droit fondamental à la légitime défense et, de fait, de rejeter son droit même à exister».
Le choix des pays cités par Benyamin Netanyahu est tout sauf fortuit. Il a sciemment cité l’Algérie qui n’a cessé depuis le 7 octobre 2023 d’alerter le monde au Conseil de sécurité sur les droits des Palestiniens de vivre dignement chez eux et de rétablir les faits qui pointent la responsabilité du gouvernement de Netanyahu dans les massacres commis à Ghaza et en Cisjordanie.
L’Algérie a également mis la communauté internationale devant ses responsabilités. Plusieurs tentatives algériennes d’imposer un cessez-le-feu à Ghaza durant les premiers mois des événements s’étaient heurtés au veto américain.
Engagement
Les efforts de l’Algérie n’ont jamais cessé depuis l’agression israélienne sur la bande de Ghaza. Pas plus tard qu’hier, Amar Bendjama, le représentant algérien aux Nations unies est revenu à la charge une nouvelle fois pour plaider la cause du peuple palestinien au Conseil de sécurité.
L’autre pays cité est l’Afrique du Sud. Le pays de Mandela, fidèle à la conduite de son défunt Président emblématique, a endossé la responsabilité de poursuivre les dirigeants israéliens responsables de massacres contre les Palestiniens au niveau de la Cour pénale internationale pour crimes de guerre.
Il est clair que pour Netanyahu la participation de l’Algérie et de l’Afrique du Sud à une conférence sur le Liban est chose inconcevable.
Dans la logique de «Bibi», critiquer l’entité sioniste pour ses exactions continues contre la Palestine et le Liban est une négation de son droit à l’autodéfense, comme si se défendre nécessitait le bombardement des écoles, des hôpitaux et des quartiers résidentiels.
Le raisonnement de Nentanyahu veut que le fait de dénoncer les crimes de guerre commis par son armée revient à nier à l’entité sioniste le droit à l’existence.
Or, ni l’Algérie ni l’Afrique du Sud ne sont portés par une quelconque haine comme voudrait le faire croire Netanyahu, tout comme ses relais à travers le monde.
La position algérienne émane du principe de défense d’un peuple opprimé, privé de sa liberté depuis 76 ans, qui voit son territoire rétrécir chaque année un peu plus face à la progression des colonies, notamment en Cisjordanie.
Le gouvernement Netanyahu, dans lequel figurent des suprématistes comme Ben Gvir et Smotriç qui rêvent de conquérir plus de territoires dans la région, refuse toute idée de solution à deux Etats qui pourrait contribuer à aller vers une paix dans la région.
La barbarie dont fait preuve l’entité sioniste à Ghaza depuis un peu plus d’un an et son acharnement contre le Liban montrent que l’objectif dépasse de loin ce qui est appelé auto-défense.
Les attaques provocatrices en Syrie, les assassinats ciblés de dirigeants palestiniens, libanais et même iraniens ne laissent pas de doute quant aux intentions du gouvernement d’extrême droite israélien. Le but recherché est l’embrasement de toute une région.
Qu’un pays comme l’Algérie vienne plaider avec habileté aux Nations unies contre les crimes et les exactions, passe mal auprès de l’entité sioniste.
Netanyahu vient de le prouver en impliquant l’Algérie et par la même occasion l’Afrique du Sud dans une brouille diplomatique avec la France qui ne les concerne en rien.
Le président français, Emmanuel Macron, a rappelé à Netanyahu que son pays a été créé sur une décision de l’ONU et que par conséquent son gouvernement doit se plier à ses résolutions.
Une position qui a mis en colère Netanyahu qui a nié le rôle des Nations unies dans la création de l’entité sioniste. Rien d’étonnant de la part d’un gouvernement qui n’a eu de cesse de remettre en cause l’Organisation des Nations unies juste parce que son Secrétaire général s’est montré critique contre ses agissements en Palestine et au Liban.