L’Algérie muscle son plan anti-cancer

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Centres anti-cancer : Acquisition de 29 nouveaux accélérateurs pour la radiothérapie
©Thierry ZUFFEREY

Par Brahim Aziez

 

Rappelant les efforts de l’Etat pour assurer le traitement et les soins aux patients atteints de cancer à travers le pays, le ministre de la Santé a souligné, hier, les actions des pouvoirs publics pour se rapprocher encore plus des malades, d’abord à travers les centres anti-cancer dans plusieurs wilayas, «en attendant de mettre en place, d’ici la fin de l’année 2026, des accélérateurs dans chaque wilaya».

Abdelhak Saïhi, qui intervenait lors de la cérémonie d’installation des 22 sous-commissions de la Commission nationale de prévention et de lutte contre le cancer, a réaffirmé l’engagement de l’Etat à prendre en charge les malades atteints de cancer, saluant les efforts du groupe Saidal dans la mise à disposition de plusieurs types de médicaments produits localement pour le traitement de cette maladie.

Cette cérémonie à laquelle ont pris part le ministre de la Production pharmaceutique, son homologue du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale, du président de l’Agence nationale de sécurité sanitaire (ANSS) et du président de la Commission nationale de prévention et de lutte contre le cancer, a permis au ministre de la Santé d’insister sur l’engagement de l’Etat dans cette quête à travers divers leviers, parmi lesquels les
«11 000 professionnels du secteur de la santé qui travaillent dans le domaine du cancer», mais aussi en autorisant les cliniques privées à prodiguer les traitements chimiques y afférents.

Pour lui, l’installation de ces sous-commissions qui coïncide avec la célébration de la Journée mondiale de lutte contre le cancer et du premier anniversaire de l’installation de la Commission nationale de prévention et de lutte contre le cancer par le président de la République, va dans le prolongement de la mission de cette dernière (Commission nationale de prévention et de lutte contre le cancer) qui est de contribuer à l’élaboration d’une stratégie nationale de lutte contre le cancer.

L’occasion de saluer les efforts du groupe Saidal, qui «a su relever le défi en mettant à disposition des médicaments 100% algériens au profit des patients atteints de cancer», ce qui a permis, selon lui, de se passer de l’importation d’un grand nombre de ces médicaments, avec l’espoir de produire d’autres types au début de l’année prochaine.

 

Prévention et diagnostic précoce

Mais pour Abdelhak Saïhi, le ministère de la Santé œuvre, en coordination avec plusieurs départements ministériels, à renforcer l’aspect préventif, en mettant en place des normes pour une alimentation saine.

De son côté, le Pr Adda Bounedjar insistera sur l’«importance primordiale» de la prévention de cette maladie afin de réduire le nombre de décès, rappelant que la stratégie que la Commission nationale de prévention et de lutte contre le cancer repose sur cinq axes : la prévention, le dépistage précoce, le diagnostic précoce, la prise en charge thérapeutique des patients, l’amélioration du parcours des patients atteints de cancer, ainsi que la recherche scientifique sur cette maladie et la réintégration sociale des patients guéris.

 

 

«Fournir des traitements innovants tels que les biosimilaires et la thérapie cellulaire»   

Pour sa part, le ministre de l’Industrie pharmaceutique confirmera le bond qualitatif réalisé par l’Algérie dans le renforcement de l’autosuffisance en matière de production de médicaments pour traiter différents types de cancer par des laboratoires algériens, soulignant que les défis posés, aujourd’hui, ne se limitent pas à la production de médicaments chimiques traditionnels, mais s’étendent à la fourniture de traitements innovants tels que les biosimilaires et la thérapie cellulaire, et ce, dans le souci de «proposer des parcours thérapeutiques plus efficaces». Mieux encore, Ouacim Kouidri indiquera que l’Algérie œuvre aussi à dépasser les besoins du marché local pour fournir ces médicaments à certains pays africains, au titre de son engagement à soutenir la sécurité sanitaire sur le continent africain. L’occasion pour le ministre de l’Industrie et de la Production pharmaceutique d’assurer qu’avec le lancement du projet de production des matières premières pour les médicaments contre le cancer, «nous aspirons à transformer l’Algérie en un centre régional de production de médicaments en Afrique et d’exportation vers les marchés mondiaux».

 

«Baliser le parcours du patient» pour l’amélioration de la prise en charge thérapeutique

L’amélioration de la prise en charge thérapeutique des patients atteints de cancer était au centre des travaux du 1er Congrès international organisé hier à Alger, sous le slogan «La voix du patient».

«La voix du patient doit être au cœur de toutes les décisions, car ses attentes et besoins sont essentiels à la politique de santé, aux programmes de recherche et aux pratiques de soins», a soutenu Mme Hamida Kettab, présidente de la Fédération algérienne des associations de patients atteints de cancer (FAAPAC) et l’Observatoire national de la société civile (ONSC), en partenariat avec le ministère de la Santé. Cette rencontre qui a marqué la Journée internationale du cancer a permis de mettre en relief les acquis réalisés en Algérie en matière de prise en charge de cette pathologie, à l’instar de la mobilisation de budgets conséquents par la Caisse nationale des assurances sociales (CNAS) pour la prise en charge des anticancéreux.

Des communicants ont abordé également divers aspects liés à cette maladie, préconisant de «baliser le parcours du patient et de s’appuyer sur des recommandations consensuelles et transmises à tous les intervenants».