Par Djilali B.
Le général d’armée, ministre délégué auprès du ministre de la Défense nationale, chef d’état-major de l’Armée nationale populaire, Saïd Chanegriha, qui a présidé hier à Alger, l’ouverture des travaux d’un séminaire international intitulé «Géopolitique du terrorisme à l’ombre des nouvelles mutations mondiales», a mis l’accent sur l’expérience algérienne en matière de lutte contre le terrorisme. Une expérience unique à travers laquelle l’Algérie a développé une approche en s’appuyant sur son expertise.
«Dans le cadre de la consolidation de l’approche algérienne de lutte contre le terrorisme, le MDN organise, les 7 et 8 mai 2025, au Cercle national de l’Armée, à Beni Messous, un Séminaire international sur le phénomène du terrorisme qui touche encore de nombreux pays à travers le monde, intitulé «Géopolitique du terrorisme à l’ombre des nouvelles mutations mondiales», lit-on dans un communiqué du ministère de la Défense nationale.
Dans son allocution d’ouverture, le général Chanegriha a rappelé que «l’Algérie était parmi les premiers pays à pressentir le danger du phénomène du terrorisme et que c’est grâce au soutien du peuple, aux institutions de l’Etat qu’elle a réussi à l’extirper et à mettre en échec ses vils desseins», a indiqué le communiqué.
«Il importe de rappeler que l’Algérie avait, très tôt, pris conscience de la gravité du phénomène du terrorisme barbare et de l’extrémisme obscurantiste, qui a menacé les fondements de l’Etat national et son régime républicain», a-t-il souligné en précisant qu’«elle était la plus à même de comprendre ce fléau, étranger, tant elle a souffert de ses affres et c’est bien grâce à la cohésion du peuple et le soutien indéfectible qu’il a témoigné à ses institutions, à leur tête l’Armée nationale populaire, qu’elle a réussi à déjouer les vils desseins qui se tramaient contre l’Etat, l’unité de la société et son identité authentique». En effet, face aux attaques et aux attentats meurtriers des hordes terroristes, l’Algérie s’est retrouvée seule à se défendre par la mobilisation des services de sécurité et de la population devant un monde fait de pays complaisants avec les groupes terroristes ou complices par leur silence devant le martyre des Algériens. Cela a permis cependant à l’Algérie d’adopter sa propre approche du phénomène, son analyse et de développer sa stratégie de lutte. Cette approche est d’autant plus d’actualité aujourd’hui que les groupes terroristes continuent de semer la mort et la désolation, notamment sur le continent africain, et qu’elle est adaptée à leur mutation et leur impact géostratégique.
«Une expérience toute singulière»
«Pour cette raison, l’Algérie n’accepte aucune surenchère sur la lutte qu’elle a menée contre le terrorisme, dans le cadre des lois de la République, car elle a subi ses affres avant tout le monde, et lui a déclaré la guerre à un moment où le doute, l’hésitation et la complicité régnaient dans les sphères politiques et médiatiques et aussi dans les forums régionaux et internationaux», a insisté le premier responsable de l’ANP.
«Grâce à son peuple, son armée et ses institutions, l’Algérie a triomphé du terrorisme et a développé une expérience toute singulière dans la lutte et la prévention contre ce fléau, tant sur le plan opérationnel que celui de l’adoption d’une approche inclusive et multidimensionnelle qui, aujourd’hui, représente un modèle pour les Etats et les sociétés, qui œuvrent à se prémunir contre cette menace transfrontalière et transnationale», a-t-il relevé. L’Algérie partage cette expertise avec nombre de pays partenaires dans le cadre de la coopération militaire et sécuritaire bilatérale ou dans le cadre multilatéral. Une coopération devenue nécessaire compte tenu du niveau élevé de la menace ; et pour l’Algérie, en raison de la fragilité et de l’instabilité des Etats de son voisinage. La région du Sahel, selon les différentes études et analyses, demeure vulnérable au terrorisme en l’absence d’une stratégie intégrée de lutte alliant l’option militaire et les opérations de développement socioéconomique pour répondre aux préoccupations de la population notamment les jeunes qui sont un gisement pour le renforcement des rangs des groupes extrémistes.
Lors de leurs interventions dans les conférences au menu de cette rencontre, «les professeurs et les experts participants ont axé leurs interventions sur l’analyse de la carte géopolitique du terrorisme, la définition des contours de la menace terroriste dans le futur, ainsi que des fondements, règles et mécanismes de l’approche algérienne pour la lutte et la prévention contre ce fléau», est-il souligné dans le document du MDN.