L’Algérie œuvre à booster sa production gazière

0
523

Par Abdellah B. 

 

En pleine période de tarissement de l’offre gazière sur le marché international, européen en particulier, l’Algérie a dévoilé, hier, les capacités de production des gisements visés par un appel à manifestation d’internet international lancé à la mi-octobre dernier.

 

Cet appel est une première du genre, depuis 10 ans, portant sur la relance de la compétition internationale dans le domaine minier des hydrocarbures en Algérie. Une manière de mettre en avant les efforts du pays en matière d’amélioration de sa production et de répondre aux attentes du marché international. Selon le document rendu public, hier, par l’Agence nationale de valorisation des ressources en hydrocarbures (Alnaft), deux types de contrats sont proposés aux prétendants à cet appel. La première formule concerne le partage de production dans quatre sites, à savoir le Grand M’Zaid, Ahara, Reggane II, Zerafa II et deux contrats de participation pour les deux sites Toual et Guern El Guessa. L’exploitation de ces sites pourrait augmenter la production gazière du pays de l’ordre de 20 milliards de m3 par an, d’après le premier responsable de l’Alnaft. En détaillant les spécificités de chaque site, le document de l’Agence met en valeur une réserve globale récupérable sur ces sites de près de 400 milliards de m3 dans les prochaines années. Ce qui explique la moyenne de production annuelle avancée par le PDG de l’Agence lors du lancement des appels au mois d’octobre dernier à Oran. D’après la même source, la date fixée pour l’ouverture des plis des soumissionnaires à cet appel à manifestation d’intérêt est fixée pour le mois d’avril prochain. Pour ce qui est de la signature des contrats, ce sera avant le mois de juin de l’année 2025, soit le 29 mai. Cette démarche entamée par l’Agence de valorisation des ressources en hydrocarbures démontre l’intérêt porté pour le renouvellement de ses ressources en hydrocarbures conventionnelles qui reste au cœur de la stratégie du pays pour les prochaines années.

 

Une occasion en or pour les groupes énergétiques européens

Par ailleurs, la démarche algérienne visant une augmentation conséquente de sa production gazière devrait représenter une occasion en or pour les groupes énergétiques européens dont le continent souffre d’une véritable crise d’approvisionnement ces derniers temps. En fait, si l’Union européenne compte sur l’appui américain en matière d’approvisionnement de son marché en gaz après l’investiture de Donald Trump à la présidence le 20 janvier 2025, les compagnies américaines ont un autre avis. Plusieurs facteurs rentrent en jeu et pourront bouleverser complètement les cartes des dirigeants du Vieux Continent qui sont en lien avec la demande croissante sur le marché américain, suivie d’une inflation galopante. Un faux pas risque de mettre le pays de l’oncle Sam dans l’embarras. Autrement dit, la sécurité énergétique du Vieux Continent dépendra du Sud, dont l’Algérie qui figure comme une solution pertinente. De ce fait, les groupes énergétiques européens pourront saisir cette occasion qui se présente en mettant le paquet sur l’Algérie. Le pays se lance dans une véritable opération de développement de sa production gazière destinée essentiellement au marché international, européen en particulier.

 

En plus de cette annonce, plusieurs acteurs sont entrés en discussion avec Sonatrach pour l’exploitation de nouveaux gisements, et ce, sans le passage par l’Alnaft. Sept acteurs étrangers, dont les deux majors américaines, Chevron et ExxonMobil, sont déjà en négociation directe avec Sonatrach, d’où leur entrée sur le marché est prévue pour 2025. Outre l’exploitation de nouvelles réserves, plusieurs opérations de développement des champs gaziers dans le pays ont été entamées et seront réceptionnées d’ici à 2028. En plus de ces projets qui devront hisser le volume de la production gazière du pays, d’autres sont également en phase de développement et devront jouer un rôle important dans l’amélioration de la production du pays à moyen terme. Il s’agit du gisement d’Ahnet dans le bassin d’Adrar, attendu pour 2025, le gisement d’Issouane à Illizi, et le gisement de Hassi Bahamou à Timimoun qui sont actuellement en phase de développement, dont la date d’entrée en production commerciale est programmée pour 2026. Pour ce qui est du gisement d’El Assel dans la wilaya de Ouargla, il entre dans le cadre d’un projet de partenariat avec le groupe russe Gazprom. Le projet en question vise la production de plus de 2 millions de m3 de gaz par jour, et ce, à partir de 2028.