Par Zine Haddadi
Une nouvelle page s’ouvre en Algérie avec la tenue des élections présidentielles anticipées. Organisées dans un souci de retour à la normalité du calendrier électoral, les élections présidentielles anticipées se sont déroulées dans de bonnes conditions à travers le territoire national.
L’instance nationale indépendante des élections a révélé, tard dans la soirée, le taux de participation au scrutin présidentiel du 7 septembre.
Au niveau national, 48,03%, est le chiffre final de la participation aux élections présidentielles anticipées de ce samedi 7 communiqué par le président de l’instance nationale indépendante des élections, l’ANIE, Mohamed Charfi dans un point de presse dans la soirée d’hier.
Le président de l’ANIE a indiqué que le taux de participation pour la communauté algérienne établie à l’étranger a atteint 19,57% au terme du scrutin présidentiel.
L’annonce de Mohamed Charfi est intervenue aux environs de minuit et demi. Le président de l’ANIE a expliqué dans son intervention que le retard de l’annonce du taux de participation arrêté à 20h, c’est-à-dire à la fin du vote s’explique entre autres par les intempéries
La participation reste un baromètre à ne pas négliger dans la considération d’une élection surtout dans une présidentielle.
Plus de 11 millions d’électeurs ont accompli leur devoir électoral en vue d’élire un président de la République pour les cinq prochaines années.
Comme première lecture, il convient de noter que le taux de participation est supérieur à celui annoncé en 2019 lors de la dernière élection présidentielle.
Nette hausse
En 2019, le taux de participation était de 39% alors qu’il s’élève à 48,03% pour le scrutin présidentiel de 2024.
Le taux de participation a, ainsi, augmenté de 9% lors de l’élection présidentielle de 2024 comparativement à la précédente.
Un chiffre qui paraît logique au vu du contexte différent qui a sévi en 2024 par rapport à 2019. En 2024, les présidentielles anticipées se sont déroulés dans un climat autrement plus apaisé qu’en 2019 où la situation était plus délicate et très particulière.
En effet, les présidentielles anticipées de 2024 se sont déroulées dans une certaine normalité institutionnelle et sont intervenues après plusieurs scrutins à savoir, des législatives, des municipales et un référendum constitutionnel organisés durant le mandat précédent.
Or, les présidentielles de 2019 avaient été organisées dans un climat particulier. Elles avaient eu lieu dans une situation d’exception institutionnelle. Le pays était alors sans président pendant neuf mois après la démission du défunt ex-chef de l’État Abdelaziz Bouteflika en avril de la même année. Le climat était tel que des élections présidentielles prévues en juillet 2019 avaient été annulées pour absence des conditions nécessaires à leur déroulement. Pendant un temps, la tenue des élections présidentielles avant la fin de l’année 2019 avait semblé incertaine
Il a fallu attendre le mois de décembre pour pouvoir organiser des présidentielles qui ne s’étaient pas déroulées dans leur calendrier habituel ni dans les meilleurs conditions possibles.
À la lecture des chiffres énoncés par Mohamed Charfi, on peut noter que les habitudes électorales ont pratiquement été respectées avec une participation supérieure dans les wilayas de l’intérieur du pays par rapport aux grandes villes du nord du pays.
La participation a également été très élevée dans le sud du pays notamment dans les wilayas de Bordj Badji Mokhtar, qui a dépassé les 60% et à In Guezam où elle s’est élevé à près de 80% à 17h.
Dans les grandes villes du nord, et comme cela a toujours été le cas, le taux de participation a été relativement bas.
Le vote a pris fin à 20h après avoir été prolongé d’une heure sur décision de l’instance nationale indépendante des élections. Une fois le scrutin clôturé, les opérations de dépouillement des urnes ont commencé dans les différents bureaux à travers le territoire national.
Les résultats dans les prochaines heures
Les yeux sont désormais braqués sur l’instance nationale indépendante des élections et de son président Mohamed Charfi à qui il revient de communiquer les résultats provisoires des élections présidentielles anticipées du 7 septembre.
Qui de Youcef Aouchiche, Abdelmadjid Tebboune ou de Abdelaali Hassani Cherif présidera aux destinées du pays pour les cinq prochaines années ? Une première réponse devrait être donnée dans la journée d’aujourd’hui par le président de l’ANIE.
À ce sujet, le président de l’ANIE, Mohamed Charfi a révélé que les premières estimations de résultats seront dévoilées dans les prochaines 48 à 72h. L’instance commencera à recevoir les procès verbaux des résultats des différentes wilayas du pays au petit matin de ce dimanche, comme précisé par son président Mohamed Charfi.
Après cela, une période définie par la constitution est à observer avant que la Cour constitutionnelle annonce les résultats définitifs après avoir consulté les éventuels recours déposés par les candidats s’estimant avoir été lésés.
Une fois que la Cour constitutionnelle se prononce, le nouveau président pourra être investi de façon officielle dans une cérémonie solennelle.
Quelle que soit l’identité du nouveau président, le retour à la normalité du calendrier électoral est acté avec la tenue des élections présidentielles anticipées qui ont drainé plus de participation que le dernier scrutin présidentiel tenu en 2019.