L’Algérie pourrait occuper une place centrale dans la nouvelle géopolitique de l’énergie : Le Financial Times met en avant le rôle du Haut Conseil de l’Énergie

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/Pendant que l’Europe se tourne vers l’Algérie pour réduire sa dépendance vis-à-vis de Moscou en matière de gaz, l’Algérie a créé le Haut Conseil de l’Énergie. Une instance qui pourrait et devrait, selon le très sérieux journal britannique Financial Times, qui s’appuie sur les analyses de plusieurs experts internationaux, permettre à notre pays de mettre en place une politique énergétique à long terme et booster par la même occasion les investissements étrangers dans le secteur.

La décision de l’Union Européenne de s’affranchir du gaz russe auraient dû fournir à l’Algérie une occasion en or de maximiser ses exportations et de se tailler une plus grande part du marché énergétique du vieux continent. Mais l’Algérie, qui est le troisième fournisseur de gaz naturel de l’Europe avec environ 8% de parts de marché, n’a pas les capacités nécessaires pour remplacer la Russie, aucun pays ne les a d’ailleurs. «L’Algérie a raté une occasion en or de réaliser tout son potentiel », a déclaré Anthony Skinner, consultant en risques politiques. Cela est dû, selon le même expert «à des années de sous-investissement par les compagnies pétrolières internationales». Skinner nous apprend par la même occasion que «lors de l’appel d’offres lancé par l’Algérie dans les secteurs pétroliers et gaziers en 2014, seuls quatre des 31 blocs proposés ont été acquis».

«Le HCE va aider l’Algérie à réfléchir à une stratégie à long terme»

Mostefa Ouki, chercheur senior à l’Oxford Institute for Energy Studies, est convaincu, lui, qu’à court terme, «l’Algérie ne pourrait fournir à l’Europe que quelques milliards de mètres cubes de gaz supplémentaires». Néanmoins, cet expert mondial en Énergie estime que «la nouvelle géopolitique de l’énergie pourrait (peut-être) permettre le retour de partenariats internationaux dans le secteur algérien des hydrocarbures en amont». Le Financial Times a interrogé un autre expert, Riccardo Fabiani, (responsable du programme Afrique du Nord à l’International Crisis Group), sur le Haut Conseil de l’Énergie, créé récemment en Algérie et le rôle que cette instance pourrait jouer dans la relance effective des explorations, exploitation et production des énergies, ce dernier répondra : «Cela pourrait aider l’Algérie à réfléchir à une stratégie à long terme plutôt que de se concentrer uniquement sur les gains rapides».

Le rôle du HCE

Présidé par Abdelmadjid Tebboune, le Haut Conseil de l’Energie est une instance chargée de définir les orientations en matière de politique énergétique nationale, de sécurité énergétique du pays et de régulation du marché énergétique national. Elle statue sur les stratégies à suivre dans les domaines énergétiques du pays à travers, notamment, la préservation, le renouvellement et le développement des réserves nationales en hydrocarbures, et le suivi et l’évaluation de la mise en œuvre des plans à long terme pour le développement des infrastructures de production, de transport, d’approvisionnement, de stockage et de distribution des produits énergétiques. Ce Conseil est appelé aussi à suivre l’introduction et le développement des énergies nouvelles et renouvelables, la transition énergétique vers un nouveau modèle national de production et de consommation d’énergie en fonction des ressources énergétiques et minières nationales et des engagements extérieurs et des objectifs stratégiques à long terme du pays.

S. H.