Dans un communiqué publié ce lundi, le ministère des Affaires étrangères a réagi au communiqué publié hier dimanche par le gouvernement de transition au Mali et aussi à la déclaration du Conseil des chefs d’État de l’Union du Sahel.
« Le Gouvernement algérien a pris connaissance, avec un sentiment de grande consternation, du communiqué du Gouvernement malien de la transition, ainsi que de celui émanant du collège des Chefs d’Etat de la Confédération des Etats du Sahel» indique le communiqué.
Dans cette optique, le ministère des Affaires étrangères a condamné les graves accusations du gouvernement malien à l’encontre de l’Algérie, tout en assurant qu’il s’agit d’une nouvelle tentative désespérée pour camoufler l’échec du projet putschiste au Mali qui a conduit le pays dans une spirale d’insécurité, d’instabilité et de destruction : « Par son communiqué, le Gouvernement de la transition au Mali porte de graves accusations contre l’Algérie. En dépit de leur gravité, toutes ces allégations mensongères ne dissimulent que très imparfaitement la recherche d’exutoires et de dérivatifs à l’échec manifeste de ce qui demeure un projet putschiste qui a enfermé le Mali dans une spirale de l’insécurité, de l’instabilité, de la désolation et du dénuement. » ajoute le communiqué.
L’échec de la junte au Mali est clair
Le document du ministère des Affaires étrangères a souligné que l’Algérie rejette toutes les tentatives visant à transformer l’Algérie en bouc émissaire afin de camoufler l’échec de la junte putschiste au Mali et les souffrances du peuple malien : « L’Algérie rejette avec force cette tentation présente dans toutes les attitudes malveillantes et systématiquement infondées par lesquelles la junte des putschistes qui sévissent au Mali tente vainement de faire de notre pays un bouc émissaire aux revers et aux déboires dont le peuple malien paye le prix le plus lourd. » assure la même source. Et d’ajouter : « L’échec de cette clique inconstitutionnelle est patent à tous les niveaux, politique, économique et sécuritaire. Les seuls succès dont cette même clique peut se prévaloir sont ceux de la satisfaction d’ambitions personnelles au prix du sacrifice de ceux du Mali, de l’assurance de sa survie au détriment de la protection du Mali et de la prédation des maigres ressources de ce pays frère aux dépens de son développement. » lit-on dans le communiqué.
Par ailleurs et concernant les graves accusations du gouvernement de transition malien avançant des supposées relations entre l’Algérie et le terrorisme, le ministère des Affaires étrangères a remis les pendules à l’heure en rappelant l’engagement historique de l’Algérie pour la lutte contre ce fléau : « La collusion que le Gouvernement malien établit avec une extrême légèreté entre l’Algérie et le terrorisme manque tellement de sérieux qu’il serait superflu de lui prêter attention ou d’y répondre. En effet, la crédibilité, l’engagement et la détermination de l’Algérie dans la lutte contre le terrorisme n’ont besoin ni d’être justifiés, ni d’être établis» ajoute le communiqué.
A cette occasion, l’Algérie a dénoncé la présence de mercenaires étrangers au Mali. Une présence qui démontre l’incapacité des nouvelles autorités maliennes à combattre le terrorisme, selon la même source : « la première menace et la plus déterminante sans doute qui pèse sur le Mali aujourd’hui réside dans l’incapacité des putschistes à assumer la lutte anti-terroriste réelle et effective, au point d’en confier la gestion au mercenariat dont l’Afrique a tellement pâti dans son histoire récente.»
Drone abattu : L’Algérie apporte de nouveaux éléments
Dans le communiqué diffusé ce lundi par le ministère des Affaires étrangères a apporté de nouveaux éléments concernant l’affaire du drone malien abattu par l’Armée nationale populaire (ANP) : « La destruction par les forces algériennes de Défense Aérienne du Territoire d’un drone malien a fait immédiatement l’objet d’un communiqué officiel du Ministère de la Défense Nationale. Le Gouvernement algérien maintient les termes de ce communiqué et tient à ajouter ce qui suit :
Premièrement, toutes les données se rapportant à cet incident sont disponibles dans la banque de données du Ministère algérien de la Défense Nationale, en particulier les images radar qui établissent clairement la violation de l’espace aérien de l’Algérie.
Deuxièmement, il ne s’agit pas de la première violation par un drone malien de l’espace aérien de l’Algérie, mais bien de la troisième en l’espace de seulement quelques mois. Les deux premières violations sont intervenues respectivement le 27 août 2024 et le 29 décembre 2024. Toutes les données se rapportant à ces violations sont disponibles dans la banque de données du Ministère de la Défense Nationale.
Troisièmement, s’agissant de l’incident intervenu dans la nuit du 31 mars au 01 avril 2025, toutes les données disponibles dans la banque de données du Ministère algérien de la Défense Nationale, y compris les images radar, établissent qu’il y a eu violation de l’espace aérien de l’Algérie à minuit huit minutes sur une distance de 1,6 km. Le drone en question a, dans un premier temps, violé l’espace aérien national, il s’est ensuite éloigné, avant d’y retourner en prenant une trajectoire offensive.
Quatrièmement, l’entrée du drone malien dans l’espace aérien algérien, son éloignement, puis son retour offensif sur zone ont entrainé sa qualification de manœuvres d’hostilité caractérisée. Suite à cette qualification, le Commandement des Forces de Défense Aérienne de l’Algérie a ordonné sa destruction » souligne le communiqué.
Rejet des positions du Niger et du Burkina Faso
L’Algérie a également réagit aux positions du Niger et du Burkina Faso qui se sont alignés aux côtés de la junte putschiste malien : « Le Gouvernement algérien regrette, par ailleurs, profondément l’alignement inconsidéré du Niger et du Burkina Faso sur les thèses fallacieuses présentées par le Mali. Il regrette, également, le langage outrancier et injustifié tenu à l’égard de l’Algérie, un langage qu’il condamne et rejette avec une extrême fermeté. Le Gouvernement algérien regrette, également, d’avoir à appliquer la réciprocité et à procéder au rappel, pour consultation, des ses Ambassadeurs au Mali et au Niger et à différer la prise de fonction de son nouvel Ambassadeur au Burkina Faso » ajoute le communiqué.