L’Algérie va exporter des navires de pêche

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Pêche

PAR ADEL C.

Alors que le salon international de la pêche et de l’aquaculture (Sipa) a ouvert ses portes jeudi, le ministre de la pêche et des productions halieutiques, Ahmed Badani, présent au deuxième jour de cet événement au centre des congrès d’Oran, a saisi cette occasion pour visiter plusieurs stands mais aussi afin de s’adresser aux journalistes présents, faisant au passage plusieurs révélations.

Pour commencer, le ministre a affirmé que l’Algérie envisage de créer des fermes pour engraisser localement son quota de thon rouge au lieu de l’exporter tel quel, ce qui créerait de la valeur ajoutée et des revenus supplémentaires en devises. Toujours dans le même
contexte, le ministre a mis en exergue les études techniques avancées liées à l’engraissement du thon, signalant que ce projet nécessite une grande maîtrise sur le plan technique, notamment en ce qui concerne la nutrition. Estimée à 2023 t en 2023, contre 1650 t en 2022, l’exportation du quota de l’Algérie a permis de réaliser des revenus s’élevant à 35 millions de dollars, selon M. Badani.

Lors de la 9e édition du Sipa, le ministre indiqué aussi que l’Algérie est prête à exporter des
navires de pêche grâce aux avancées réalisées dans le domaine de la construction de bateaux. « Des contacts sont établis avec certains pays africains et arabes en vue d’exporter des navires de fabrication algérienne. Un grand intérêt est accordé à ce dossier avec un suivi de la part des missions diplomatiques algériennes pour accompagner les opérateurs économiques activant dans ce domaine dans leurs futures opérations d’exportation. » Le ministre a confié qu’une grande concurrence existe entre les fabricants, ce qui leur a permis de bien progresser dans ce domaine.

Il est difficile d’obtenir des licences aux navires de pêche

Interrogé à propos de l’octroi des licences aux navires de pêche, M. Badani a tenu à préciser que « tous les ports sont saturés, en raison du nombre important et croissant de bateaux qu’ils abritent » – plus de 6000 alors qu’ils ne dépassaient pas 3000 il y a dix ans. Par ailleurs, M. Badani a relevé que « l’aquaculture connaît un développement rapide, notamment en ce qui concerne certaines espèces comme la daurade, le loup de mer, et en particulier le tilapia rouge, dont les alevins et la nourrituresont produits localement ». Il est
nécessaire de rappeler que cette nouvelle édition du salon international de la pêche et de l’aquaculture (Sipa) durera jusqu’à demain.

Se tenant cette année sous le slogan « pour une sécurité alimentaire durable » sous le haut patronage du président de la République, cette manifestation économique, organisée par la chambre algérienne de la pêche et de l’aquaculture, enregistre la participation de 174 exposants nationaux et étrangers en provenance d’Europe, d’Amérique latine, d’Afrique et de pays arabes. Depuis son ouverture, plusieurs accords ont été signés entre la partie algérienne et d’autres pays africains tels que le Cameroun ou encore la Mauritanie.

A. C.