Par Abdellah B
L’Allemagne, futur client de l’Algérie, s’apprête à introduire le gaz dans la production de l’électricité pour garantir sa sécurité énergétique.
Un choix défendu par la nouvelle ministre allemande de l’Economie Katherina Reiche qui s’engage en faveur de la réalisation, pour une capacité de 20 gigawatts, de centrales électriques d’ici à 2030, « en jugeant que les énergies renouvelables ne suffiraient pas ». Cette déclaration intervient au moment où la Commission énergétique européenne se prépare à l’adoption d’une résolution pour mettre fin aux importations du gaz russe à partir de 2027.
Dans ce sillage, le basculement du système énergétique allemand vers la production de l’électricité à partir du gaz sera d’un bon apport pour l’Algérie qui s’apprête à expédier ses premiers volumes de gaz naturel vers l’Allemagne via l’Italie à partir de 2026. C’est d’ailleurs la date de l’entrée en vigueur du contrat paraphé le mois de février de l’année dernière à Alger entre le groupe public Sonatrach et la société allemande VNG Handel &VertriebGmbH. Si les deux parties n’ont pas délivré de détails sur les volumes contractuels, des sources proches du dossier parlent de plus de 4 milliards m3 par an qui seront expédiés via le gazoduc transmed reliant l’Algérie à l’Italie avant de prendre son chemin vers l’Allemagne via son réseau connecté avec l’Italie. Un contrat qualifié d’historique par les deux parties, permettant pour la première fois au gaz algérien de marquer sa présence sur le marché allemand de l’énergie dominé depuis des décennies par le gaz russe. Pour la société allemande, « l’achat du gaz algérien est un élément supplémentaire pour la sécurité énergétique allemande », d’après VNG.
Le choix porté sur le gaz pour diversifier le mix énergétique allemand et garantir sa sécurité est qualifié de nécessité par la nouvelle ministre allemande de l’Economie. « L’Allemagne doit miser sur une stratégie énergétique plus diversifiée et « fiable », notamment à travers la construction de centrales à gaz », a-t-elle annoncé hier. Cette démarche confirme pour la énième fois que la position du gaz naturel dans le mix énergétique mondial ne peut être dépassé facilement en raison à la fois de l’insuffisance de la production des EnR et des besoins de l’industrie lourde en matière d’électricité produite à partir du gaz naturel. Ce que d’ailleurs a souligné la ministre allemande pour qui les énergies renouvelables « ne suffiront pas à fournir de l’électricité de manière fiable et à des prix abordables à toute heure de l’année ».
Outre le gaz naturel, la Sonatrach et son partenaire allemand VNG sont également engagés dans le développement des énergies renouvelables en Algérie, mais aussi dans la production de l’hydrogène vert. Un mémorandum a été signé entre les deux parties pour le développement de ces filières en Algérie avec pour objectif d’exporter de l’hydrogène vert de l’Algérie vers l’Allemagne dans les années à venir.