Lamamra en mission de concertation dans le conflit en Ukraine : Une reconnaissance pour le rôle de médiation de l’Algérie

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Lamamra
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/ Le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ramtane Lamamra, entamera aujourd’hui une visite à Moscou qui sera suivie d’une autre à Varsovie, en compagnie des ministres des Affaires étrangères du Groupe de contact arabe (Jordanie, Soudan, Irak et Egypte), en sus du secrétaire général de la Ligue arabe, en vue de lancer des concertations avec la Russie et l’Ukraine autour du conflit en cours entre ces deux pays.

Une histoire riche en médiations  

A l’évidence, le choix porté par la ligue arabe sur le MAE algérien, Ramtane Lamamra, pour mener cette mission de bons offices, est une reconnaissance pour la diplomatie algérienne eu regard à son rôle dans la méditation des conflits, parmi lesquels le conflit Iran-Irak, celui de l’Ethiopie avec l’Erythrée, et la libération des 52 détenus de l’ambassade américaine à Téhéran. C’est avec ce riche palmarès que l’Algérie se présente comme un médiateur puissant, pour résoudre le conflit armé actuel en Ukraine, selon le diplomate et ancien Premier ministre sous Chirac, Dominique de Villepin, qui a estimé que l’Algérie pourrait aider à trouver un accord avec la Russie. L’ancien Premier ministre de Jacques Chirac a affirmé que l’Algérie détient une place importante pour relancer la machine diplomatique entre les deux pays en arguant que «l’Algérie fait partie des pays qui ont des capacités pour faire passer le message».

Le poids indéniable de l’Algérie

Pour le diplomate, le poids de l’Algérie est indéniable en matière de médiation, en citant l’exemple de la guerre entre l’Éthiopie et l’Érythrée, que l’Algérie a contribué de manière efficace à résoudre grâce à la signature d’un traité de paix en 2000. Il a cité également d’autres initiatives prises par l’Algérie, notamment sa contribution dans les négociations à l’égard du nucléaire iranien. Chose qui a été applaudie par les cinq membres permanents du Conseil de sécurité. En plus de l’Allemagne et de l’Iran. D’après de Villepin, l’Algérie doit intervenir en tant que pays non aligné et en même temps comme un pays ayant une relation solide avec la Russie. Récemment encore, l’engagement de l’Algérie à trouver des solutions au conflit au Mali et en Libye ont été soulignés par le département d’Etat américain, dans le sillage de la visite officielle qu’a effectué à Alger le secrétaire d’Etat américain Antony Blinken. Le département d’Etat a soutenu, que l’Algérie continue de jouer «un rôle important» pour la stabilité au Mali, saluant ses efforts pour un règlement pacifique des conflits dans la région, notamment en Libye où elle œuvre pour une solution politique sous l’égide de l’ONU et l’organisation de l’élection présidentielle dans les meilleurs délais.

Le  Washington Institute salue la fermeté de la diplomatie algérienne

En abordant le contexte de la visite de Ramtane Lamamra en Russie, le  Washington Institute a salué la fermeté et l’impartialité de la diplomatie algérienne face aux crises. L’institut a écrit dans une étude qu’«une fois que l’Algérie adopte une position en matière de politique étrangère, elle ne s’en écarte pas. Le plus souvent, cette position consiste à se présenter comme un arbitre impartial dans les différends internationaux plutôt que de choisir de prendre parti. Et en cas de guerre russo-ukrainienne, l’Algérie ne dérogera pas à son principe». Selon cette étude, «les positions algériennes neutres ne laissaient aucune marge de manœuvre aux États-Unis d’Amérique et à l’Union européenne pour la pousser (l’Algérie) à obtenir d’elle ce qu’ils voulaient». L’étude indique que la situation intérieure stable de l’Algérie l’a aidée à adopter une diplomatie basée sur le principe de neutralité, et à cet égard, elle fait référence à la visite d’un certain nombre de diplomates pour s’entretenir avec le président Tebboune.

A. R.