Lancement du programme de production des oléagineux. Objectif : 45.000 ha d’ensemencement en 2024

0
3544

PAR BRAHIM AZIEZ

Le programme de production des oléagineux pour la saison 2024 a été lancé hier à l’institut national de recherche agronomique d’Algérie. Ce programme qui entre dans le cadre du développement des agricultures stratégiques entend atteindre l’objectif fixé de 45.000 ha d’ensemencement, encouragé par un certain nombre d’incitations qui ont été dévoilées par le secrétaire général du ministère de l’agriculture et du développement rural, lors d’une réunion technique tenue en présence de représentants des professionnels du secteur (chambre nationale de l’agriculture, conseil national interprofessionnel des céréales…), des investisseurs, d’opérateurs privés et publics, ainsi que des directeurs des instituts techniques concernés.

L’occasion pour Hamid Ben Saâd de détailler le dispositif d’accompagnement et de soutien mis en place par l’Etat au profit des agriculteurs et des investisseurs dans le domaine des cultures oléagineuses, qui compte, entre autres, une subvention de 3000 DA/q qui sera allouée aux agriculteurs impliqués individuellement dans ce programme, et de 3500 DA/q pour ceux qui sont organisés en coopératives agricoles, en plus de l’accompagnement des transformateurs cédants.

Collecte, stockage et transformation

Ce programme comprend également un système contractuel qui assure la collecte, le stockage et la transformation de la récolte. Avec la campagne de labours et de semis de ces cultures oléagineuses, dont celle du tournesol, qui débutera durant ce mois de mars pour s’étendre jusqu’à la mi-mai pour les régions du nord, et de fin juin à juillet prochain dans le sud, les opérateurs impliqués dans ce programme ont eu l’opportunité de mesurer et d’apprécier l’étendue des mesures prises par l’Etat pour développer ce type d’agriculture, et encourager les agriculteurs et autres opérateurs à y adhérer en s’investissant dans cette campagne 2024.

Ceci d’autant que la culture des oléagineux, qui devra profiter à l’économie nationale et à l’agriculteur, est considérée parmi les moyens les plus efficaces pour mettre en œuvre le cycle agricole. Le secrétaire général du ministère insistera, par-là même, sur le rôle primordial des chambres d’agriculture et les instituts agronomiques dans la réussite de cette campagne, notamment à travers leur présence sur le terrain pour accompagner les agriculteurs et les sensibiliser à l’intérêt du respect de l’itinéraire technique afin de rentabiliser leur rendement et améliorer leur revenu.

150.000 ha et 135 millions de litres d’huile par an à l’horizon 2026

La première phase de ce programme, lancée récemment, porte sur une plantation de 10.000 ha entre mars et juin dans les wilayas du sud, alors que les 35.000 ha restants seront plantés au niveau des wilayas du sud entre juin et juillet, a expliqué Mohamed El-Hadi Sakhri, directeur de la production et de la régulation des filières végétales au ministère. Les superficies des oléagineuses devraient augmenter progressivement pour atteindre 80.000 ha en 2025, puis 150.000 à l’horizon 2026, avec une production prévisionnelle de 300.000 t de grain de tournesol et 135 millions de litres d’huile par an, a-t-il avancé. Ces quantités escomptées permettraient à l’Algérie de réduire ses importations
d’huiles brutes et de tourteaux utilisés dans l’alimentation du bétail, a-t-il assuré, en rappelant la facture colossale de ces deux produits est estimée à presque 1,2 milliard de
dollars par an.

Outre les subventions citées, l’intervenant ajoutera qu’une prime de 500 DA/q qui sera accordée aux unités de transformation disposant d’un contrat avec les producteurs afin de les inciter à introduire les graines oléagineuses produite localement pour la production d’huile végétale. Le dispositif prévoit également une prime de 900 DA/q aux CCLS (coopératives des céréales et des légumes secs) ainsi qu’aux opérateurs privés chargés de stoker les graines livrées par les producteurs. L’initiative a été saluée par le secrétaire
général du conseil national interprofessionnel de la filière des céréales qui y voit, outre
l’intérêt économique de la relance de cette la filière, l’amélioration du rendement du blé à
travers le système de rotation. Abdelghani Benali a estimé que cette filière constituait une aubaine pour les céréalicultures qui auront l’occasion de cultiver les oléagineux sur les surfaces dédiées à la culture des céréales juste après la campagne moisson battage.

Outre la diversification de la production agricole, ce système de rotation contribue grandement à la fertilisation des sols, a-t-il soutenu.

B. A.