L’Autorité libyenne d’investissement autorisée à réinvestir ses avoirs gelés : Une victoire pour la diplomatie algérienne

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Par Djilali B.

 

Le Conseil de sécurité de l’ONU a adopté, ce jeudi, une résolution pour permettre aux autorités libyennes de réinvestir les avoirs du pays gelés en vue de préserver leur valeur pour le bénéfice futur du peuple libyen. Ce qui représente aussi une victoire pour la diplomatie algérienne qui a milité pour cela.

Le représentant permanent de l’Algérie à New York a salué, au nom du groupe A3+, «la décision du Conseil de sécurité, la première du genre, de permettre enfin à l’Autorité libyenne d’investissement (LIA) de réinvestir ses avoirs gelés, en vue de préserver leur valeur pour le bénéfice futur du peuple libyen», a indiqué M. Bendjama. Et pour cause, les avoirs gelés ont servi des entités et profité aux banques, réduisant le volume de ces avoirs en violation du droit international, au lieu de profiter au peuple libyen, surtout à des moments de tensions financières, notamment l’effondrement des cours du pétrole qui ravivait les tiraillements entre les différents camps politiques et militaires dans le pays. A ce propos, le diplomate algérien a exprimé «la vive préoccupation du groupe quant à l’érosion continue des avoirs libyens gelés, en raison de leur mauvaise utilisation et gestion par certaines institutions financières internationales qui devraient être tenues responsables», soulignant que «le peuple libyen doit bénéficier d’indemnisations et de réparations complètes pour ces violations».

En effet, malgré les alertes et les mises en garde contre la dilapidation des avoirs et biens libyens à l’étranger, les établissements financiers internationaux, avec la complicité des puissances occidentales, ont laissé des entités et des responsables nouvellement cooptés après la chute de Mouammar Kaddafi se servir de ces réserves sans devoir rendre compte à qui que ce soit.

Par ailleurs, M. Bendjama a indiqué lors de son intervention que «le groupe prend note des progrès encourageants réalisés dans la radiation de certaines personnes et entités de la liste des sanctions, car ne répondant plus aux critères pour y figurer». Et d’ajouter, sur le plan pratique, que «le Comité des sanctions informera, à compter de ce jour, la mission permanente de la Libye à New York de toutes les correspondances liées au Comité». Ce qui est, a-t-il estimé, «une amélioration supplémentaire qui renforcera l’efficacité et la transparence de notre action en tant que membres du Conseil, et permettra d’informer officiellement la Libye de toute évolution concernant ses avoirs gelés».

La situation politique demeure, elle aussi, préoccupante, en l’absence d’une perspective franche de sortie de crise par l’organisation des élections pour doter le pays d’institutions élues. Sur le terrain, les choses avancent lentement, malgré l’espoir que nourrit la mission de l’ONU quant à la possibilité d’atteindre cet objectif majeur. Le groupe a exprimé, à ce propos, «son engagement ferme en faveur d’un processus politique dirigé et contrôlé par les Libyens, sous l’égide des Nations unies», appelant «au retrait immédiat des forces étrangères, des combattants étrangers et des mercenaires, ainsi qu’au respect total de l’unité, de la souveraineté et de l’intégrité territoriale de la Libye».

Il a enfin relevé que les décisions précipitées du Conseil de sécurité sont aussi en cause dans les souffrances des Libyens, l’appelant aujourd’hui à «assumer ses responsabilités et à soutenir le peuple libyen, notamment en créant un environnement propice à l’organisation d’élections libres, transparentes et inclusives, permettant ainsi au peuple libyen de construire un avenir meilleur pour lui-même et pour son pays».