L’autorité portuaire opérationnelle dans les prochains mois. Ports : l’Etat fait sauter les obstacles

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PAR NABIL M.

L’avenir du secteur portuaire de l’Algérie repose sur sa capacité à s’adapter aux défis contemporains, à travers une gestion modernisée, des infrastructures performantes et des services numériques adaptés.

 

Dans ce sens, le ministre des Transports, Mohamed El Habib Zahana, a récemment annoncé des réformes ambitieuses pour transformer en profondeur la gestion des ports nationaux, avec comme principal objectif l’amélioration des prestations et l’augmentation de la compétitivité de ces infrastructures vitales.

Ces réformes s’articulent, selon le ministre, autour de plusieurs axes stratégiques, répondant à la fois aux impératifs économiques et aux exigences de modernisation. L’enjeu de ces réformes est de mettre les ports nationaux aux normes universelles en vue d’un objectif concurrentiel régional.

Lors d’une plénière consacrée aux questions orales au Conseil de la nation, en présence de membres du gouvernement, M. Zahana a fait savoir que son département «a entamé la mise en place d’un organisme public sous forme d’une autorité portuaire, qui sera opérationnelle dans les prochains mois au niveau des ports».

Conformément aux instructions du président Abdelmadjid Tebboune, cette nouvelle entité aura pour mission «d’éliminer les dysfonctionnements et les obstacles actuels liés à la gestion portuaire et de renforcer la coordination entre les différents acteurs opérant au sein des ports», a assuré le ministre. L’objectif est clair : organiser de manière optimale le flux des marchandises, renforcer les échanges commerciaux, et garantir une meilleure sécurité des biens et des personnes.

Cette autorité portuaire aura également pour tâche de stimuler le rendement des ports en s’appuyant sur des modes de gestion modernes, ce qui permettra d’accroître leur productivité tout en améliorant les prestations offertes aux opérateurs économiques, notamment dans le cadre des exportations hors-hydrocarbures, secteur en plein essor dans la stratégie de diversification économique du pays.

 

Modernisation des infrastructures et réduction des délais d’attente

L’un des axes majeurs de cette stratégie repose sur la modernisation des infrastructures portuaires. Le ministre Zahana a insisté sur la nécessité de réaménager et d’entretenir les quais pour accueillir plus efficacement les navires. L’acquisition d’équipements modernes est également au cœur de cette transformation, selon le ministre, avec pour ambition de réduire significativement la durée de séjour des navires dans les ports algériens, une problématique qui pénalise actuellement la fluidité des échanges commerciaux.

Cette modernisation n’est pas seulement matérielle. La numérisation est aussi un axe essentiel du plan gouvernemental. Le ministre a ainsi affirmé que son département a procédé à la création de la plateforme destinée à la communauté portuaire. Ce système, «conçu par des compétences algériennes», a-t-il précisé, vise à simplifier l’accès à l’information en temps réel pour les opérateurs et à garantir une interopérabilité accrue entre les différents systèmes d’information, notamment celui des douanes. Cette initiative a déjà abouti «à la signature d’un protocole d’accord entre le groupe portuaire Serport et la Direction générale des douanes (DGD)», a affirmé le ministre.

 

Vers une gestion plus efficiente et orientée vers l’exportation

Ces réformes s’inscrivent dans une vision plus large de redynamisation des ports du pays, qui doivent jouer un rôle central dans l’augmentation des exportations hors hydrocarbures. En facilitant l’accès aux infrastructures et en améliorant la qualité des prestations offertes, les autorités du pays entendent rendre les ports plus compétitifs sur la scène internationale, tout en soutenant le développement des opérateurs locaux.

Dans ce sens, la modernisation et l’amélioration des services portuaires vise à doter le pays d’un centre logistique de niveau mondial, avec plusieurs objectifs, à commencer par le développement commercial, à travers le renforcement des réseaux commerciaux et des flux maritimes. La modernisation du secteur des infrastructures portuaires a été identifiée comme centrale, notamment dans le cadre de la poursuite des efforts visant à soutenir l’activité d’exportation, en plus des avantages et des mesures décidés pour accompagner les opérateurs économiques et la promotion des exportations hors hydrocarbures, afin d’arriver à l’objectif d’atteindre un volume d’exportations hors hydrocarbures de 30 milliards de dollars d’ici 2030.

Ainsi, la stratégie de modernisation repose sur une synergie entre investissements matériels et innovation numérique, le tout sous la supervision d’une autorité portuaire qui veillera à l’application rigoureuse des normes internationales. Ces réformes témoignent de la volonté des autorités de transformer les ports algériens en véritables moteurs de l’économie nationale, tout en renforçant leur rôle dans la facilitation des échanges commerciaux régionaux et internationaux.