Par Brahim Aziez
Après Chery, Geely, BAIC, Great Wall, JAC, Jetour, Dong Feng…, c’est au tour d’un autre constructeur automobile chinois de manifester son intérêt pour l’implantation d’une usine automobile en Algérie.
Une délégation du constructeur automobile chinois, Sokon, était hier en visite à Batna, où ses membres ont été reçus par le wali, Mohamed Ben Malek.
Selon un communiqué des services de la wilaya de Batna, les deux parties ont évoqué au cours de cette rencontre le projet actuellement en cours, pour la réalisation d’une usine de montage de véhicules au niveau de la commune de Zana El Beida. D’après la même source, ce projet ambitionne, dans une première phase, le montage des véhicules utilitaires et des véhicules de transport de personnes selon le système SKD. Un démarrage qui s’accompagnera d’un transfert de technologie et de formation en direction des ressources humaines locales. Et à ce titre, l’on croit savoir que l’usine devrait créer 450 emplois directs à ses débuts, avec un nombre de postes qui atteindra les 1300 salariés durant la phase de montage complet, selon le système CKD.
Au cours de cette réunion, le wali de Batna a affirmé son plein soutien à ce projet d’investissement, et ordonné aux Directeurs des secteurs concernés, à savoir l’industrie, le domaine public, la construction et l’emploi, d’accompagner les investisseurs et de fournir toutes les facilités nécessaires pour lever les obstacles et accélérer le rythme de réalisation.
En revanche, pas d’autres détails quant à la consistance du projet et des niveaux d’investissement, mais nombre d’étapes devraient encore être franchies avant d’aboutir à un agrément qui concrétisera son lancement effectif.
Filiale du groupe Dong Feng Motors (DFM), Sokon est présent en Algérie depuis plusieurs années déjà. En 2023, le distributeur local avait reçu son agrément pour l’importation de véhicules neufs, et 5 modèles avaient été présentés (le C01 et le C02, des utilitaires légers en simple et double cabine, le C05 qui est un véhicule utilitaire dans la configuration de fourgon, et le C07 pour le transport de personnes).
Les prétendants à la fabrication automobile se succèdent à Batna où un écosystème semble se (re)former pour une relance de l’industrie automobile. Après BAIC qui compte une unité d’assemblage et attend son agrément pour entamer ses activités industrielles, Jetour y a, aussi, jeté son dévolu, nonobstant Chery dont les responsables régionaux ont déjà rendu visite aux autorités locales pour la prospection d’une assiette foncière.
Mais la semaine dernière, lors du forum algéro-chinois, 8 contrats de partenariat avaient été signés, dont un mémorandum d’entente liant le ministère de l’Industrie et le constructeur chinois, Jetour, pour l’implantation d’une usine automobile en Algérie. Et c’est Fondal, une filiale d’Imetal qui a hérité des installations de Gloviz à Batna, qui a scellé le partenariat avec le constructeur chinois.
Pour le choix du site, Jetour devra reprendre l’ancienne usine Gloviz située dans la wilaya de Batna, autrefois dédiée à l’assemblage de véhicules Kia, aujourd’hui intégrée au patrimoine de Fondal après sa confiscation par la justice.
Selon l’AAPI, le projet prévoit un investissement de plus de 105 millions de dollars sur 5 ans pour la réalisation de son usine (sachant que l’infrastructure et une bonne partie des installations existent déjà), destinée à produire 270 000 véhicules/an, avec la création de plus de 1000 emplois.
Sachant qu’une autre infrastructure attend preneur, celle-ci ayant appartenu à Global Motors Industrie, ancienne propriété du même opérateur à qui appartenait à Gloviz, mais assemblait les camions et bus Hyundai, il semble clair que les autorités de Batna entendent donner à la wilaya le statut de pôle industriel spécialisé dans l’automobile, surtout que des initiatives avaient déjà été prises avec les centres de formation locaux et l’université pour préparer les techniciens et ingénieurs appelés à fournir la main-d’œuvre locale.