Le Conseil de la Nation et l’APN répondent au Parlement européen

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L'APN dénonce la visite du président du Sénat français au Sahara occidental

Par Amar R.

 

Après le rejet unanime de la classe politique et de la société civile, le Parlement algérien a condamné avec «la plus grande fermeté» la résolution du Parlement européen, réclamant la «libération immédiate et sans conditions» de Boualem Sansal, poursuivi par la justice algérienne, notamment pour atteinte à l’intégrité territoriale.

Dans une  déclaration signée par Salah Goudjil, président du Conseil de la nation, et Brahim Boughali, président de l’Assemblée populaire nationale, le Parlement algérien a en effet condamné la résolution du Parlement européen relative à un citoyen algérien poursuivi en justice et comportant «des allégations fallacieuses dont l’unique objectif est une attaque flagrante contre l’Algérie et ses institutions».

La déclaration des deux chambres du Parlement, publiée hier, dénonce également «l’exploitation honteuse de cette affaire pour porter atteinte à l’indépendance de la justice et des institutions souveraines algériennes, lesquelles reposent sur les fondements d’une véritable démocratie et le respect de l’Etat de droit, comme l’énonce la Constitution algérienne».

 

L’extrême droite française à l’origine de cette résolution

«En dénonçant cette ingérence flagrante dans les affaires intérieures de notre pays, nous regrettons l’implication du Parlement européen dans une campagne acharnée contre l’Algérie, dont les instigateurs sont bien connus», ajoute le communiqué.

«Il est plus qu’évident que l’extrême droite française est à l’origine de cette résolution dans le cadre d’une campagne visant à nuire à l’image de l’Algérie et à ses symboles», relève la même source, rappelant que «cela n’est nullement nouveau et encore moins surprenant de la part de ce courant, connu pour son hostilité profonde et sa haine viscérale envers notre pays».

Pour le Parlement algérien, «les initiateurs de cette résolution ne se sont pas contentés de tenter de se substituer au législateur algérien en appelant à modifier les lois d’un pays indépendant et souverain qui gère ses affaires intérieures conformément à sa Constitution et à ses lois nationales, reflétant la volonté du peuple algérien».

«Ils ont également osé vouloir se substituer à la justice algérienne en appelant à ‘‘la libération immédiate et inconditionnelle’’ d’un citoyen algérien arrêté sur le territoire national pour des actes punis par la loi.

«Ce citoyen est soumis à la juridiction et à la souveraineté des lois et du système judiciaire algériens», note la même source, rappelant que «l’intéressé fait l’objet d’une poursuite judiciaire dans le respect des droits de la défense et des garanties consacrées par la Constitution et les lois nationales en vigueur».

 

Le Parlement européen s’est appuyé sur «des sources douteuses»

Déplorant également que le Parlement européen se soit appuyé sur «des sources douteuses et dénuées de toute crédibilité», et «ignorant les clarifications fournies par les autorités algériennes depuis le début de cette campagne hostile», ainsi que «les mécanismes de dialogue et de consultation établis dans le cadre de ses relations avec le Parlement algérien», notamment le comité mixte, le Parlement algérien rejette catégoriquement ces manœuvres qui portent en elles des arrière-pensées non innocentes visant à minimiser les réalisations accomplies (par l’Algérie), à ternir son image et à interférer dans ses affaires intérieures».

«L’Algérie qui accorde une grande importance à ses relations avec l’Union européenne ne saurait en aucun cas tolérer que cette question soit exploitée à des fins douteuses, qui ne servent en rien l’avenir du partenariat entre les deux parties», conclut le communiqué du Parlement algérien.

Notons que la résolution du Parlement européen concernant l’Algérie a suscité de vives réactions à l’extérieur du pays aussi. Après le Parlement panafricain et le Parlement arabe, l’Union des Parlements des Etats membres de l’Organisation de la Coopération Islamique (57 Etats membres) a condamné fermement la résolution du Parlement européen concernant l’Algérie qu’elle considère comme «une ingérence flagrante et inacceptable dans les affaires intérieures de l’Algérie». L’Union parlementaire des Etats membres de l’OCI exhorte, aussi, le Parlement européen «à mettre fin à ces pratiques qui portent atteinte à la souveraineté des Etats et contredisent le rôle des Parlements dans le renforcement du dialogue et de la coopération entre les peuples».